En Conseil des ministres le 26 janvier au Palais Mohammed V, le ministre du Travail et de la Ponction publique, Julien Yombouno, a déploré une saignée financière mensuelle de plus de trente-deux milliards de francs glissants des caisses de son ministère. Il «faut impérativement stopper cela par tous les moyens», a-t-il déclaré.

Le ministre indique qu’entre 2017 et 2021, nombreux agents ont été «massivement engagés à la Fonction publique sans respect des dispositions de la Loi 0027 portant Statut général des agents de l’Etat ». Celle-ci dit en son article 17 que «le mode d’accès aux emplois de la Fonction publique est le concours». Pour Julien, l’entrée frauduleuse à la Ponction publique a laissé des impacts «assez significatifs» sur le budget du département, ainsi que sur le fonctionnement normal de l’appareil étatique.

Le ministre s’insurge contre la non-radiation du Fichier de gestion administrative (FGA) des agents décédés depuis plusieurs années, des milliers d’autres admis à faire valoir leur droit à la retraite «depuis des années ne sont jamais mis à la retraite avant l’avènement du CNRD.» Il cite aussi des centaines d’agents en cumul de fonctions (exerçant au privé) «non mis en position de disponibilité restés» dans le FGA et payés, ainsi que des milliers d’autres vivant à l’étranger mais maintenus dans le Fichier et payés à la fin de chaque mois au compte de la Fonction publique.

Conséquences ? «Effectifs pléthoriques et masse salariale disproportionnée, existence de nombreux stagiaires et agents contractuels, agents en surnombre à Conakry et environ (Coyah, Dubréka, Forécariah et Kindia), alors que les autres préfectures sont en manque criard de ressources humaines… » Excusez du peu !

En octobre dernier, lors d’un poing de presse à Cona-cris, le ministre avait déclaré avoir radié ou mis à la retraite 24 515 fonctionnaires en 2022. «L’assainissement du fichier de la Fonction publique va permettre de générer des fonds importants pour l’économie du pays », disait-il.

Yaya Doumbouya