Pour un massacre d’une ampleur comme celui du 28 septembre 2009, on ne peut logiquement pas inculper que 12 personnes (comme responsables directs ou indirects) si l’on veut que tous les coupables soient identifiés et condamnés et tous les innocents acquittés. Ce nombre 12 est mathématiquement impossible, c’est un événement incertain. C’est ce qui me taraude un peu dans cette affaire, apparemment aux « longues jambes ». J’ai lu maints polars dans ma jeunesse. J’ai notamment beaucoup pratiqué Agatha Christie et Georges Simenon. Leurs romans policiers ont tous un dénominateur commun : la question obsédante pour le détective, son fil directeur est : à qui profite le crime ?

Je n’ai toujours pas vu cette obsession, cette maniaquerie, dans ce procès, sauf d’un côté ou pèsent depuis toujours déjà tous les soupçons. Je n’innocente personne mais je veux que l’on ne protège personne, non plus. Je veux la vérité, rien que la vérité et toute la vérité. Comme tous les Guinéens épris de justice. Le procès 28 Septembre ne doit pas être un bon débarras pour les autorités nationales, la communauté internationale et les ONG nationales et internationales, pour lesquelles l’affaire est devenue une épine dans le pied.

A O