Le football guinéen n’est pas encore au bout de ses peines ! En cours de normalisation depuis un peu plus d’un an, voilà que la fameuse affaire de corruption au sein de l’encadrement du Fini national, lors de la CAN 2019 en Egypte, revient au-devant de l’actualité.

En effet, par un courrier en date du mardi 24 janvier 2023, l’instance dirigeante du football international vient de notifier aux dirigeants du football guinéen sa dernière décision concernant le dossier Paul Put, ancien sélectionneur de la Guinée. Ce dernier, par l’entremise de son avocat, avait introduit une plainte contre la Guinée auprès de la FIFA, pour la rupture unilatérale de son contrat par l’ancien bureau exécutif de la Féguifoot. Après examen de la plainte, la commission disciplinaire de la FIFA avait rappelé à la Guinée la décision du 24 février 2022 (Réf FDD-7532-Paul Put) concernant un montant de 227.000 euros à titre de dommages et intérêt à payer à l’entraîneur belge. Et l’instance dirigeante avait informé le Comité de normalisation que le demandeur (la commission disciplinaire) pourrait à tout moment lui demander de prendre une nouvelle décision, qui pourrait bien conduire à une sanction supplémentaire à l’encontre de la fédération guinéenne de football.

A la faveur de la notification de la FIFA, qui intervient cette semaine presque un an après la décision du 24 février 2022, il y a lieu de conclure à un certain laxisme ou à une négligence des autorités sportives. A moins que des démarches aient été entreprises du côté de Conakry pour invalider la décision prise par la commission disciplinaire. Quoi qu’il en soit maintenant, notre pays s’expose à de sévères sanctions si la somme de 300.000 euros n’est pas payée à Paul Put, dans un délai de 60 jours. L’avertissement formulé dans le courrier du 24 janvier est sans équivoque. Il est libellé en ces termes « A l’occasion du délai définitif sus mentionné et en cas de défaillance persistante ou de non-respect intégral de la décision dans le délai imparti, la présente affaire sera, à la demande de M Paul Put, soumise à nouveau au comité de discipline de la FIFA, afin d’imposer des sanctions plus sévères à la Fédération Guinéenne de Football, dont une éventuelle expulsion des compétitions de la FIFA ». Cette menace est bien réelle et ne souffre d’aucune ambigüité. Il va donc falloir délier les cordons de la bourse, pour éviter une éventuelle suspension de toutes les compétitions de la FIFA. Il y a un an, lorsque le rappel du 24 février 2022 est arrivé, nous avions émis le souhait qu’il serait judicieux que le CONOR et les autorités sportives du pays prennent à bras le corps le règlement définitif de ce contentieux. Rien n’ayant été fait, nous sommes rattrapés par cette inattention.

Rappel succinct des faits  

Il faut rappeler qu’après une CAN 2019 peu glorieuse marquée par une élimination humiliante, la Féguifoot avait révélé que Paul Put, sélectionneur du Fini national et Amadou Diaby, vice- président de la Féguifoot rackettaient les joueurs et le staff technique. Au finish, après une procédure de plusieurs mois, la Guinée a perdu au Tribunal Arbitral du Sport (TAS), contre Paul Put et Amadou Diaby. Avec pour conséquence, le règlement d’une manne financière de 321.000 euros dus à l’ex sélectionneur national, et 44 000 euros représentant un reliquat des dommages et intérêts à payer à l’ex vice-président de la Féguifoot.

Cheick Tidiane