Le 24 août 2022, le Conor, Comité de normalisation de la Fédération guinéenne de football, annonce la révocation du bureau exécutif de la LGFP, (Ligue guinéenne de football professionnel) avec effet immédiat. Il le remplace par un Comité de gestion provisoire. Président de la LGFP révoqué, Mathurin Bangoura conteste la décision du Conor et le trimbale devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) pour «acharnement et abus d’autorité». Six mois après, lundi 27 février, le TAS rend sa décision sur ce contentieux.

La juridiction de la FIFA déclare « irrecevable » l’appel déposé contre Conor. Le TAS conclut que Mathurin Bangoura n’a plus aucun pouvoir lui permettant d’engager une procédure judiciaire au nom et pour le compte de la LGFP. Ce qui valide de facto la mise en place d’un Comité de gestion provisoire à la LGFP. Le TAS a légitimé sa décision par l’article 34 des Statuts de la LGFP. Pour le TAS, la décision révoquant le bureau de Mathurin a déjà produit ses effets, du moment qu’une autre personne émarge désormais au nom de la LGFP.

Une sanction pécuniaire

Le TAS rappelle que dans ces conditions, «ainsi que l’intimée l’a fait valoir à juste titre, M. Bangoura avait certes un intérêt à agir — en son nom propre— contre la décision attaquée, mais ne disposait plus, à partir de la prise d’effet de cette décision, du pouvoir nécessaire pour introduire un recours contre cette décision au nom et pour le compte de la LGFP».

En plus de le débouter dans la procédure qu’il a enclenchée, le TAS condamne le camp de Mathurin Bangoura à verser «la somme de CHF 3 000 soit (trois mille francs suisse) à la Feguifoot à titre de contribution à ses frais encourus lors de la présente procédure». Mathurin devra également s’acquitter des frais d’arbitrage, dont « le montant sera communiqué aux parties par le Greffe du Tribunal arbitral du Sport ».

Mathurin dépose les armes

Élu pour un mandat de 4 ans, le Président déchu de la Ligue Guinéenne de Football professionnel, s’estimait toujours président légitime de cette institution. Il a changé d’avis. Mardi 28 février, accompagné des présidents des clubs, Milo FC, Wakriya, SOAR, et le SG du Horoya AC, il a animé une conférence de presse à Conakry, pour faire part de sa décision d’abdiquer. « J’avais promis qu’on allait se prononcer après le verdict du TAS. On a reçu le document du Tribunal arbitral qui nous a débouté. On a perdu, ça fait partie de la vie».

S’exprimant au nom du bureau de la LGFP qui a été révoqué, Mathurin souligne qu’ils sont là pour le football guinéen. « Le football ne va pas s’arrêter à cause de cette décision du TAS. C’est nous qui sommes les acteurs de ce football, on n’a rien contre personne, on se bat pour ce football. De façon officielle et responsable, nous acceptons cette décision du TAS ».

Une décision qui sera déterminante pour détendre le bras de fer entre le Conor et les membres statutaires de la Feguifoot. Une affaire qui, il faut le rappeler, se situe désormais dans les mains du ministre de la Jeunesse et des Sports, Lansana Béa Diallo, qui tente de trouver une issue favorable aux deux camps.

Rappelons que le mandat du Conor expire le 30 avril prochain. À défaut de valider les nouveaux textes réglementaires de la Feguifoot afin d’organiser l’assemblée générale élective, il sera à nouveau prorogé par la FIFA. Une situation que les acteurs du football guinéen veulent éviter, à tout prix.

Abdoulaye Pellel Bah