Après la narration des faits de Fatoumata Korka Tounkara, la maman de M’Mah Sylla, s’ouvre l’heure de l’interrogatoire.

Après l’opération, Dr Sebory Cissé aurait donné les instructions de ne jamais donner à manger ou à boire à M’Mah Sylla. Une avocate de la partie civile soutient que la patiente mangeait et buvait à l’encontre des instructions de son médecin et que c’est ce qui aurait provoqué l’infection de la plaie. « Qui donnait à manger et à boire à M’Mah Sylla ? », interroge la partie civile. « Je ne sais pas. Moi, je ne l’ai jamais fait. J’ai envoyé trois fois de nourriture là-bas, mais ce sont les enfants de Dr Cissé qui mangeaient. Une fois, lui-même il a goûté à la bouillie que j’ai envoyée », réponde la man de feue M’Mah Sylla. Toutefois, elle aurait vu la grand-mère de sa fille lui donner à manger, elle lui en aurait défendu, puisque c’est interdit par les toubibs. La grand-mère lui avait répondu que c’est Dr Sébory Cissé qui aurait demandé de préparer à M’Mah quelque-chose à manger.

La défense revient sur l’avortement. Selon dame Faoutama Korka Tounkara, M’Mah Sylla voulait avorter contre l’avis de Patrice Lamah, « auteur de la grossesse ». Un avocat de la défense tâche d’écarter la charge viol, car il se révèle que Patrice Lamah était le petit-ami de M’Mah Sylla et que celle-ci aurait assuré à sa mère qu’elle n’a pas été violée.

« Vous maintenez que Patrice a déconseillé M’Mah Sylla d’avorter ? », interroge la défense. Fatoumata Korka Koulibaly répond par l’affirmative. La défense veut savoir si l’opération est due à l’avortement ou à la pathologie kyste. La dame répond que c’est l’avortement qui a entraîné les différentes interventions chirurgicales.

Le procureur, Kanfory Ibrahima Camara, parle des coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort. Il déclare que ces coups et blessures ne peuvent être occultés dans cette affaire. En clair, il souhaiterait un supplément d’information. Il demande une requalification des charges, à défaut d’engager des débats sur « coups et blessures » qu’il qualifie de « nouveaux faits ». 

La partie civile a soutenu le ministère public dans ce sens.

La défense dit niet à la demande du ministère public, et déclare « qu’il n’y a aucun fait nouveau ». La défense a appelé le juge, Souleymane I Traoré, à ouvrir la phase des réquisitions et plaidoiries, mais celui-ci a plutôt renvoyé l’affaire au 28 février. Histoire de statuer sur la demande du ministère public de requalifier les faits.

Yaya Doumbouya