Pour l’année universitaire 2022-2023, le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place un nouveau système de paiement électronique de la bourse d’entretien accordée aux étudiants. Ce système, appelé « Paycard », permet à l’étudiant de se créer un compte « bancaire » à partir duquel, il pourra retirer son argent au moment voulu. Sauf que, faire la queue devant les guichets n’a pas changé. Le 11 février, a démarré le paiement de la bourse des trois premiers mois de 2022-2023 aux 579 étudiants de l’Institut supérieur de l’Information et de la Communication de Kountia (ISIC). Mais, ils sont loin de sortir de l’auberge. Une situation qui commence à faire grand bruit à l’ISIC.

Samedi 11 février, à 11h. Devant l’unique kiosque Paycard installé devant le bâtiment principal de l’établissement, 395 des 579 étudiants attendent leur tour, pour retirer leurs sous. Mais problème, ils n’ont pas encore reçu le message de Paycard. Un regard suffit pour distinguer sur leurs visages, la colère, l’anxiété. Ces étudiants ne manquent pas de mots pour critiquer cette « longue attente ». El Hadj Mamadou Diary Baldé, en licence 3 journalisme, est l’un d’eux. « Cela fait mal de voir qu’il y a déjà une partie des étudiants qui a reçu son argent et d’autres non. Moi j’ai respecté toutes les conditions demandées par le ministère. Mais je me retrouve encore parmi ceux qui n’ont rien reçu. Le pire dans cette histoire est qu’on a dépensé plus de 300 000 FG pour obtenir certains documents. C’est frustrant, on commence à perdre patience. Cet argent qu’on me paye me permet de m’acquitter de loyer. Si je ne le reçois pas, je ne saurais vraiment quoi faire », s’alarme-t-il.

Le bâtiment principal de l’ISIC

Même son de cloche chez son camarade, Mamadou Aliou Bah : « Je suis plus que choqué. C’est un jeu d’influence qu’ils font, parce qu’ils savent que nous, nous ne sommes pas très nombreux pour nous révolter contre eux. À l’université Général Lansana Conté de Sonfonia et à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, presque tous les étudiants ont été payés. Le ministère de l’Enseignement supérieur doit revoir le système ».

Cette situation ne laisse pas indifférents les encadreurs de l’institut. Selon eux, toutes les dispositions sont prises pour aider les étudiants à obtenir ce qui leur revient de droit : « Nous sommes confrontés à une situation très complexe, une grande partie de nos étudiants n’ont pas été payés. Nous avons remonté l’information au niveau du Ministère avec la liste de tous les étudiants qui n’avaient pas reçu le message de Paycard, avant le paiement. Après, le ministère nous a informés d’un deuxième enrôlement. Tous les étudiants concernés se sont donc rendus à l’Université général Lansana Conté de Sonfonia, le mercredi 15 février avec tous leurs dossiers, pour se faire recenser », explique Mme Fatoumata Kaba, chef service de la scolarité à l’ISIC. 

Reste à savoir si ceux qui n’ont rien reçu percevront leur argent après ce deuxième recensement.

Bountouraby Kader Camara