Le 27 février à Conakry, le Premier ministre, Bernard Goumou, accompagné de nombreux ministres, a lancé les travaux de construction de la Cité administrative de Koloma (CAK), dans la zone du Centre directionnel.    

Le complexe immobilier de la CAK sera bâti sur une superficie de 7,9 hectares. Il comportera douze bâtiments R+7 (2 500 bureaux), des salles de conférence, un auditorium, un pavillon héritage, deux bâtiments de parking R+2 (1 250 places), un théâtre à ciel ouvert, une galerie commerciale, des espaces verts, des axés piétons… Le coût s’élève à 200 milliards de dollars, pour une durée de réalisation de 24 mois. Les travaux sont confiés à la société Arabian construction company.

La CAK sera une zone de concentration des services publics, pour optimiser leur fonctionnement et créer un cadre adéquat de travail aux fonctionnaires, «car nombreux ministères évoluent dans des conditions décentes», souligne un dossier de presse. «La nouvelle Cité administrative, véritable symbole du renouveau de la capitale, va faciliter une zone de concentration des départements ministériels, offrir aux agents publics un cadre de travail fonctionnel, rationnel, pour plus de fluidité et de synergie», déclare le Secrétaire général de la Présidence, Amara Camara qui assure la direction des opérations du projet, via la Société nationale d’aménagement et de promotion urbaine (SONAPI), rattachée à la Présidence.

«Administrateurs véreux»

Le Premier ministreindique que le projet va renforcer la modernisation et l’extension du Patrimoine bâti public et occupera une «place prépondérante» dans le paysage architecturale et urbanistique de Conakry. « Nous devons construire une cité administrative pour loger les services de l’Etat, aussi réhabiliter des ambassades, car certaines sont malheureusement spoliées par des administrateurs véreux. Nous devons reconquérir notre souveraineté partout.  C’est le sens de la refondation ».

Pour M. Goumou, l’Etat se saigne avec plus de 109 milliards de crédit décaissés pour la location des bâtiments administratifs en 2022. «Dans les années précédentes, c’est le triple ou le quadruple de ce budget. Cette année, plus de 103 milliards sont inscrits dans la Loi de finances initiale. Ce budget n’intègre pas la location des Etablissements publics à caractère administratif (EPA) dans le Grand-Conakry qui, s’élève à près de 14 milliards de francs guinéens en 2020. Nous voulons y mettre fin, avec un investissement intelligent », annonce-t-il.

La directrice générale de la SONAPI, Maïmouna Barry, souligne que les charges locatives de l’Etat seraient passées de 323 milliards de francs guinéens pour 22 institutions en 2021 à 117 milliards pour 16 institutions en 2022. «Un réel effort de rationalisation des dépenses», affirme-t-elle.

Omar Mermebi, représentant d’Arabian Construction Company, déclare que leurs valeurs «nous permettront de réussir ensemble. Nous mettons à disposition notre expertise et nos compétences au service du projet, afin de le bien mener dans les délais impartis et dans le respect des normes de qualité et de sécurité, ainsi que la mise en place d’un mécanisme de transfert de compétences à la Guinée.» Selon lui, le projet sera «un véritable succès» pour l’entreprise et pour la Guinée. L’avenir nous édifiera.

Yaya Doumbouya