Le procès en appel de Paul Moussa Diawara et d’Inza Bayo s’est poursuivi ce 21 février, à la Cour de répression des infractions économiques et financières. L’ex-Directeur général de l’Office guinéenne de publicité et son comptable plaident non coupables.

En avril 2019, Paul Moussa Diawara et Inza Bayo avaient écopé de cinq années d’emprisonnement et d’une amende de 50 millions de francs guinéens. Ils ont été condamnés pour « Détournement de deniers publics et complicité ». L’Agent judiciaire de l’Etat les accusait d’avoir soustrait frauduleusement des caisses de l’OGP, la faramineuse somme de 39 milliards de francs guinéens. Paul Moussa Diawara à l’époque allié du parti au pouvoir d’Alpha Condé n’a purgé que deux mois de prison. Il en est sorti en juin 2019.

Après la mise en place de la CRIEF, il a lui-même interjeté appel devant cette juridiction pour obtenir une annulation pure et simple de sa condamnation. Paul Moussa Diawara estime que le tribunal de première instance de Kaloum s’est basé sur un « rapport illégal » de l’Inspection générale d’Etat pour le retenir dans les liens de la culpabilité : « Au regard des statuts de l’OGP, on ne peut pas m’imposer ce rapport de l’Inspection générale. Pire, même durant mes quatre années à la tête de l’OGP, nous n’avons pas eu 39 milliards de recettes. Nous n’avons pas de subvention, alors comment pourrais-je détourner une telle somme ? »

Le 14 février, la CRIEF avait renvoyé l’affaire à la date du 21 février pour que la défense produise certaines pièces à conviction, notamment les rapports du commissaire aux comptes sur l’état financier de l’OGP entre 2014 et 2017. C’est qui fût fait. A l’audience de ce 21 février, le parquet et l’avocat de l’Agent judiciaire font remarquer que des documents manquent à l’appel.

« L’œuvre humaine n’est pas parfaite, nous allons rapidement rectifier le tir », assure la défense de Paul Moussa Diawara. Elle, ainsi que l’avocat de l’Etat, demandent au président de la Cour d’ordonner la continuation des débats, en attendant que les pièces soient au complet. Le ministère public n’est pas de cet avis. Il demande un renvoi, le temps pour lui de prendre connaissance de ce qui est consigné dans les pièces produites. « Ces documents n’ont pas été communiqués en cours de procès. Ce n’est que du dilatoire de la part du parquet. Vous pouvez dire que les débats ne peuvent pas porter ces pièces jusqu’à ce qu’elles soient au complet, mais qu’on nous aide à avancer ».

Aly Touré de rétorquer que c’est bien en cours de procès que les pièces ont été déposées : « Qu’on ne nous dise pas que ce n’est pas de la réalité. On est là pour parler de ce qui doit être. Nous maintenons notre demande de renvoi, afin qu’on puisse prendre connaissance des pièces ».

Le président de la Cour, Noël Koulémou, a finalement renvoyé l’affaire au 28 février pour permettre au ministère public d’analyser les pièces versées à la procédure.

Yacine Diallo