Après un mois de trêve pour cause du jeûne du ramadan, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a repris ses assemblées générales le 29 avril. Kalémodou Yansané, un des vice-prési du parti, a dirigé la messe. Au menu, l’échec des négociations entre la junte militaire et les Forces vives de Guinée.

Le populo avait grand espoir que la médiation sous la houlette des religieux allait rapprocher le CNRD et les Forces vives de Guinée. Mais la montagne accouche finalement d’une petite souris. Les religieux ont beau véhiculer des messages d’espoir, il n’en reste pas moins qu’ils ont échoué à décrisper la situation. Plus de cinq séances au Centre islamique de Donka. Les FVG décident de se retirer des négociations et de reprendre les manifs. Kalémodou Yansané le justifie : « On a reporté nos manifestations à trois reprises à cause de l’intervention des religieux. Nous leur avons fait confiance. Nous ne sommes tombés d’accord sur aucun de nos préalables. Ni la levée des contrôles judiciaires ni la libération de Foniké Menguè et compagnie, encore moins les poursuites judiciaires fantaisistes contre les leaders politiques. Aucun de ces points n’est satisfait. Nous avons constaté qu’aucune ligne ne bouge».

Pourtant, à l’issue du tête-à-tête entre les deux camps, Mgr Jacques Boston a annoncé que les lignes commençaient à bouger. Il laissait entendre que la résolution de la crise n’était qu’une question d temps. Pour Kalémodou Yansané, la mauvaise foi du CNRD crève les yeux : «Nous n’avons pas vu le résultat de ces lignes qui ont bougé…On a bien fait de reporter nos manifestations, d’écouter les religieux. Si on n’acceptait pas la trêve, on nous aurait qualifiés de coalitions va-t-en-guerre qui ne respectent ni les religieux ni les sages. Mais la preuve est faite que nous avons fait preuve de bonne foi… Il n’y a pas eu d’avancées, aucun point n’a été satisfait».

La date de la reprise des manifs n’est pas encore annoncée, mais le vice-prési de l’UFDG harangue la troupe : « Les leaders vont nous donner les nouvelles directives. Nous continuons à demander le dialogue, à prôner la paix, mais nous n’accepterons pas l’inacceptable. Il faut rester mobilisé et attendre le mot d’ordre». Les prochaines semaines s’annoncent bouillantes.

Yacine Diallo