Les avocats qui assurent la défense de Kassory Fofana, Mohamed Diané et Amadou Damaro Camara, tous des caciques de l’ancien régime d’Alpha Condé poursuivis devant la Crief (Cour de répression des infractions économiques et financières), ont décidé de se retirer de la procédure. Ils ont fait cette annonce ce lundi 22 mai lors d’un point de presse.

Leur décision est en réaction à une récente sortie médiatique du Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des droits de l’homme. Alphonse Charles Wright a au cours d’une conférence de presse annoncé qu’il ne comptait jamais intercéder en faveur des personnes « qui ont volé des biens de l’Etat », faisant ainsi allusion aux anciens dignitaires poursuivis pour des faits présumés de détournement de deniers publics.

Une déclaration qui passe mal chez les avocats des mis en cause. Ces derniers reprochent à Charles Wright d’avoir ainsi violé deux principes sacrosaints en droit : la présomption d’innocence et l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif. Ce qui rend, à leurs yeux, la procédure en cours une « simple formalité » visant à conduire leurs clients à l’abattoir. Une « parodie de justice » à laquelle les avocats de Kassory et Cie ont décidé de ne plus s’associer. Au-delà, ils ne comptent plus défendre une personnalité politique poursuivie devant la Cour de répression des infractions économiques et financières. « Le ministre de la Justice n’est pas un magistrat, encore moins le chef de la justice », se sont accordés à dire les avocats conférenciers.

DL