Les nounous interpellées lors de la manif de pro-Alpha Grimpeur, la semaine dernière, étaient devant dame Thémis, le 30 mai à Kankan. Les neuf militantes de l’ancien parti au pouvoir, le RPG arc-en-ciel, poursuivies pour « participation délictueuse à un attroupement non autorisé sur la voie publique », risquent de passer du temps en prison.

Pendant que les Forces vives de Guinée exigent du CNRD, entre autres, un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Le RPG arc-en-ciel, pourtant membre de cette entité, réclame plutôt le retour d’Alpha Grimpeur au trône. Il le considère toujours comme le « Président légitime ». Le 24 mai, des nounous du RPG étaient dans la rue pour dénoncer la gestion de la transition et exiger le retour au pouvoir de leur mentor, en exil en Turquie depuis des mois. Au cours de cette manif, neuf militantes ont été interpellées. Leur procès s’est ouvert le mardi 30 mai au tribunal de première instance de Kankan. Bintou Traoré, Mariam Sacko, Fatoumata Diakité, Hadja Ciré Diané, Kadiatou Diallo, Aissatou Diallo, Kankou Camara, Nana Condé et Fadima Sidibé ont toutes nié les faits au début, avant que Mariam Sacko ne révèle avoir effectivement participé à la marche. Elle dit aussi avoir touché « 125 000 francs guinéens par l’intermédiaire d’Aïssatou Diallo (une autre prévenue, ndlr). Selon elle, cet argent viendrait de Hadja Ciré Diané, membre de la Coordination régionale du RPG. Les autres prévenues ont abondé dans le même sens. Mais Hadja Ciré Diané réfute ces allégations : « Diamon, l’administrateur du marché Dibida et des agents sont m’ont trouvé au marché. Ils ont tout saccagé, m’ont brutalisée, avant de m’arrêter comme une vulgaire voleuse et m’envoyer à la police. J’avais une somme de 10 millions pour faire mes achats à Bamako. L’argent a mystérieusement disparu pendant mon interpellation ».

Pour le pro-crieur de la roue-publique près le tribunal de première instance de Kankan, il ne fait l’ombre d’aucun doute que ces femmes se sont rendues coupables des faits qui leur sont reprochés. Pour la répression, Daouda Diomandé requiert trois mois d’emprisonnement dont deux avec sursis, contre Bintou Traoré, Mariame Sacko, Fatoumata Diakité, Kadiatou Diallo, Kankou Camara, Nana Condé et Fadima Sidibé. Contre Hadja Ciré Diané et Aïssatou Diallo, le pro-crieur requiert six mois de prison dont quatre avec sursis et une amende de 500 000 francs guinéens, chacune. Il les considère comme les meneuses de ce mouvement. Elles seront fixées sur leur sort le jeudi 1er juin.

Yacine Diallo