L’histoire se répète pour Ibrahima Diallo, le chargé des opérations du FNDC, de nouveau bloqué dans la soirée du 24 juillet, à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry-Gbessia.

«Souhaitant effectuer un voyage pour des raisons professionnelles en France, je suis retenu à l’aéroport depuis plus d’une heure. On ne me retourne pas le passeport, on ne me dit non plus si je peux voyager ou pas. Que ce message arrive à qui de droit », dénonçait, lundi soir, Ibrahima Diallo sur Facebook. L’activiste aurait fait tranquillement ses formalités, et aurait été bloqué peu avant qu’il s’embarque à bord d’Air France. Sur ordre du nouveau commissaire divisionnaire de l’aéroport, Yaya Camara qui dit agir ainsi sur réquisition d’Alghassimou Diallo, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn.

Pourtant, selon Ibrahima Diallo, invité ce 25 juillet sur Fim Fm, son avocat avait obtenu au préalable l’assurance des autorités judiciaires qu’il pouvait voyager. « Mon avocat attendait au bureau du procureur général. Celui-ci est allé voir le ministre de la Justice pour relever des documents administratifs. Quand il est revenu, il n’a rien dit à mon avocat et est reparti. A l’aéroport, le commissaire adjoint a tout fait pour joindre le procureur général, sans succès. Finalement, j’ai reçu un appel du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation m’informant que je suis interdit de sortir du territoire. »

Ibrahima Diallo invite la justice à agir vite, au motif qu’il a « repoussé mon billet pour le 29 juillet, en attendant que les choses évoluent. »

« Ce sont des raisons politiques »

Ibrahima Diallo dénonce avoir été empêché de voyager sans aucune base légale. « Un policier qui arrête quelqu’un doit lui présenter une convocation ou un mandat. Si on doit m’interdire de voyager, on devait me présenter un document notifiant que je ne dois pas sortir du territoire.» Seule une décision de justice « peut m’interdire de sortir du territoire. Mais, c’est une instruction donnée qui a été exécutée. Je crois que les raisons sont politiques et non judiciaires.»

Pour rappel, l’activiste avait été empêché de voyager début juin dernier par Naby Ibrahima Traoré, ex-commissaire spécial de l’aéroport international Ahmed Sékou Touré. Ibrahima Diallo se rendait à Niamey au Niger pour assister au Forum des mouvements sociaux sur la restriction de l’espace civique en Afrique.

Le chargé des opérations du Front national pour la défense de la constitution a intenté un procès contre Naby Ibrahima Traoré ‘’pour atteinte à sa liberté individuelle et abstention délictueuse’’. Ouvert le 22 juin, le procès se poursuivra le 27 juillet au tribunal de première instance de Mafanco. Yaya Camara risque-t-il le même sort que son prédécesseur ?

Yaya Doumbouya