Gretchen Harrington a disparu le 15 août 1975. Une cinquantaine d’années plus tard, David Zandstra, le pasteur qui avait signalé sa disparition, a avoué son meurtre.

Près de cinquante ans après sa disparition, le meurtre de Gretchen Harrington est enfin résolu. Le procureur du comté du Delaware, Jack Stollsteimer, a annoncé lundi 24 juillet à la presse américaine que David Zandstra, un ancien pasteur de 83 ans, avait avoué le meurtre de cette jeune fille disparue à l’âge de 8 ans le 15 août 1975, alors qu’elle se rendait à pied à un camp biblique d’été.

Deux mois plus tard, les restes de son squelette ont été retrouvés, mais les enquêteurs n’ont jamais pu retrouver la trace de son ravisseur et l’affaire est progressivement tombée dans l’oubli. Du moins jusqu’à l’année dernière, avec la publication d’un livre sur le tristement célèbre cold case, intitulé Marple’s Gretchen Harrington Tragedy : Kidnapping, Murder and Innocence Lost in Suburban Philadelphia, puis le témoignage anonyme d’une femme convaincue que le père de son meilleur ami était le tueur.

« Cet acte odieux a bouleversé à jamais une famille et une communauté. Je peux enfin annoncer aujourd’hui que (le) meurtrier (de Gretchen Harrington), David Zandstra, a reconnu son crime. La justice a été longue à venir, mais nous sommes fiers et reconnaissants de pouvoir enfin donner une réponse à cette communauté », a indiqué Jack Stollsteimer en conférence de presse, précisant que l’ancien homme d’église était désormais accusé de meurtre et de kidnapping d’un mineur.

Un témoignage-clé, 48 ans après les faits

Lorsque Gretchen Harrington disparaît en 1975, David Zandstra officie au sein de l’église réformée chrétienne de la Trinité, dans la banlieue de Philadelphie. Des camps bibliques d’été y ont alors lieu tous les matins, et le pasteur, chargé de donner cours aux participants, devait ensuite emmener les élèves dans une seconde église. Mais ce matin du 15 août, Gretchen ne se présentera pas, selon le pasteur qui rapportera lui-même sa disparition à la police.

Soucieux de ne pas être démasqué, David Zandstra, ami des Harrington, participe activement aux recherches et va jusqu’à officier à ses funérailles, selon CBS News et la BBC. Un témoin rapportera avoir vu la jeune Gretchen s’adressant au conducteur d’un véhicule similaire à celui du pasteur, mais ses dénégations convaincront les enquêteurs, qui ne pousseront pas plus loin les investigations.

Quarante-huit ans plus tard, le témoignage de la meilleure amie de la fille du pasteur relance finalement l’affaire. La femme raconte aux enquêteurs qu’à dix ans, alors qu’elle dormait chez son amie, David Zandstra a tenté de lui imposer des attouchements. Elle montre aussi une page de son journal intime, datant de 1975 et sur laquelle il est écrit : « Je pense que c’est peut-être lui qui a kidnappé Gretchen. Je pense que c’était M. Z. »

« Cet homme est le cauchemar de tous les parents »

Au mois de juillet, les enquêteurs se rendent alors à Marietta, dans l’État de Géorgie, où vit désormais l’ancien pasteur, pour l’interroger. Ce dernier nie d’abord tout en bloc, avant d’admettre le meurtre de la jeune fille. D’après son récit, David Zandstra aurait proposé à la jeune Gretchen de la déposer en voiture, avant de l’emmener dans la zone boisée où son corps a été retrouvé. Il lui aurait alors demandé de retirer ses vêtements, ce qu’elle aurait refusé. Frustré, le pasteur l’aurait alors frappée violemment au visage, avant de l’abandonner dans les bois.

« (David Zandstra) est le cauchemar de tous les parents, a dénoncé ce lundi le procureur Jack Stollsteimer. Il a tué cette pauvre petite fille de huit ans qu’il connaissait et qui lui faisait confiance. Et puis, il a agi comme s’il était un ami de la famille, non seulement pendant son enterrement et la période qui a suivi, mais pendant des années. »

David Zandstra devrait être jugé en Pennsylvanie. Au vu de son âge, il y a de très fortes chances qu’il finisse sa vie en prison. Les enquêteurs, qui le soupçonnent d’être responsable d’autres crimes sexuels, ont prélevé un échantillon d’ADN, qu’ils compareront à leur base de données pour identifier d’autres potentiels victimes.

Le HuffPost