Militants et responsables de l’UFDG se sont à nouveau retrouvés au siège du parti à Commandayah, le 22 juillet, pour la traditionnelle assemblée générale hebdomadaire. Fodé Oussou Fofana, vice-président et Cellou Baldé, coordinateur des fédérations à l’intérieur du pays, ont passé au crible la transition.

Il n’est un secret pour personne que le CNRD entretient une relation plus que froide avec les poids lourds de la vie politique guinéenne, l’UFDG en tête. Ces derniers soupçonnent les autorités de la transition de manœuvrer pour les écarter de la prochaine présidentielle. Le fossé est si grand que les deux parties n’arrivent pratiquement à accorder leur violon sur rien. Voilà bientôt deux ans que la junte trône à la tête du pays, mais elle ne hâte pas le pas pour mettre en route le chronogramme convenu avec la CEDEAO pour un retour rapide des civils au pouvoir. Pour Cellou Baldé, la période de grâce pour le CNRD va bientôt s’arrêter : « La transition et le CNRD seront bientôt à la croisée des chemins », déclare-t-il avant d’accuser la junte de vouloir manipuler l’opinion publique pour s’éterniser au pouvoir : « Chaque fois que la communauté internationale, les ambassadeurs rappellent la nécessité de respecter l’agenda dynamique des 24 mois, le gouvernement se mobilise pour faire semblant de faire l’évaluation du processus du retour à l’ordre constitutionnel. Alors qu’il n’en est rien, absolument rien. Il n’y a aucun plan concret. C’est juste pour préparer les partenaires techniques et financiers, mais aussi l’opinion à un glissement de calendrier. Cela ne marchera pas ».

Pour un retour à l’ordre constitutionnel, le gouvernement chiffre le budget à plus de 600 millions de dollars américains. Un chantage, selon Cellou Baldé : « La CEDEAO n’est pas un bailleur de fonds, elle n’est pas un partenaire financier, mais elle accompagne la Guinée. Elle ne finance pas un processus électoral conflictogène et non inclusif. Ce n’est pas à la CEDEAO de payer cette rançon. C’est une méthode dilatoire qui ne prospèrera pas. Dans quelques semaines, le CNRD n’aura plus rien à présenter».

Fodé Oussou Fofana, lui, a dénoncé la hausse des prix des produits de première nécessité. Il se dit convaincu que le Guinéen n’avait jamais autant souffert ces quinze dernières années par la faute des autorités actuelles : « Ce qu’on est en train de vivre actuellement ne s’était jamais produit. Les Guinéens n’avaient jamais autant souffert. Aujourd’hui, le sac de riz importé de 50 kg est à 310 000 gnf, le riz local à 400 000 gnf. Quand vous voulez manger un bon poisson, c’est entre 80 et 100 000 francs. Le sac d’oignon est à 600 000 gnf, où est-ce qu’on va ? » La réponse est dans les mains de la junte, pourrait-on écrire.

Yacine Diallo