L’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) a tenu son assemblée générale hebdomadaire à son siège de Commandanyah, le 29 juillet. Kalémodou Yansané, président de séance, a fustigé les deux ans du CNRD.

Conakry s’est réveillé les pieds dans l’eau. Malgré la forte pluie qui s’abat sur la capitale depuis la veille vendredi 28 juillet, des dizaines d’inconditionnels, trempés, ont rallié le siège de l’UFDG pour communier avec les responsables du parti. Kalémodou Yansané a officié. Interdiction d’exporter certains produits alimentaires, deux ans du CNRD à la tête de la Guinée, le vice-président de l’UFDG n’a pas mâché ses mots.

Le CNRD a écourté le 3e mandat d’Alpha Condé le dimanche 5 septembre 2021. Il célébrera ses deux ans de gouvernance le 5 septembre prochain.  Deux ans que la junte a du mal à faire décoller véritablement le train du processus du retour à l’ordre constitutionnel. Elle se consacre plutôt à la construction des infrastructures, relègue au dernier degré les questions électorales. Deux ans d’échec, selon Kalémodou Yansané : « Nous n’avons pas vu de résultats tangibles. Ceux qui sont polis vous parleront d’un recul économique, politique et démocratique, mais pour nous, c’est rien d’autre qu’un échec ». Pour justifier sa posture, Kalémodou Yansané utilise le RAVEC. Bien d’observateurs ont expliqué que le CNRD peut se passer du Recensement administratif à vocation d’Etat civil pour se consacrer spécialement au chronogramme des 24 mois. Mais selon lui, les autorités s’accrochent au RAVEC pour prolonger la transition : « L’extrait de naissance biométrique seulement peut décourager. Tu peux faire la queue pendant 48 h devant la banque pour le versement. Comment peut-on espérer respecter les 24 mois dans ces conditions ? Les Guinéens qui sont en Chine, dans les fins fonds de la Guinée vont faire comment ? C’est une honte », déclare K. Yansané.   

Les autorités de la transition, pour faire face à la montée en flèche des prix des produits de première nécessité, ont décidé d’interdire l’exportation de certaines denrées alimentaires. Un remède inapproprié, pour Kalémodou Yansané : « En tant que parti responsable, nous dénonçons cette décision. Vous fermez les frontières de la Guinée pour que le poisson, le gombo, la pomme de terre, l’oignon et d’autres produits ne partent pas au Sénégal, en Côte-d’Ivoire, en Sierra-Léone. Ces pays peuvent fermer les leurs pour que les produits que nous importions ne viennent pas. Comment allons-nous vivre ? C’est une mauvaise décision, une mesure qui ne tient pas la route. Elle décourage la production locale. Or, il faut juste encourager la production locale». Rien de moins.

Yacine Diallo