Le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique paralyse les institutions d’enseignement supérieur. Il déclenche  une grève générale à partir de ce 18 juillet pour contraindre le gouvernement à faire face à ses revendications.

C’est le bras de fer entre l’Etat guinéen et le Syndicat national autonome de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique (SNAESUR). Les  syndicalistes faisaient des pieds et des mains, depuis des semaines, pour avoir une discussion « sérieuse » avec les autorités de la transition à propos de leurs revendications et autres difficultés auxquelles ils sont confrontés. En vain. Le SNAESUR décide alors de passer à la vitesse supérieure, en paralysant les cours. Ce 18 juillet, les cours sont fortement paralysés dans les universités. Selon Lansana Yansané, secrétaire général du SNAESUR, la grève se justifie par le fait que « la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation ait fermé la porte à toute négociation».

Le SNAESUR conditionne la reprise des cours à la satisfaction de pas moins de 11 points de revendication : la signature sans délai du statut particulier et des textes d’application, du cadre unique de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation; l’engagement à la fonction publique des contractuels des institutions d’enseignement Supérieur et des centres de recherches; le respect de l’autonomie des institutions d’enseignement supérieur et des centres de recherche, l’inscription et la réinscription des étudiants par les institutions d’enseignement supérieur(IES); le reversement aux IES des frais d’inscription de l’année 2022-2023 en cours et la levée de la suspension des formations payantes dans les IES publiques, conformément aux dispositions de l’arrêté A/2022/3478/MERSI/CAB/SGG portant institution et règlementation des activités génératrices de revenus dans les institutions d’enseignement supérieur, de recherche scientifique, des centres de documentation et d’information en date du 29 novembre 2022 ; l’orientation des bacheliers dans les départements : langue anglaise, sociologie et lettre moderne de l’université de Labé; la régularisation de la situation administrative des engagés de 2005 à 2015; le financement par le ministère des voyages d’études des enseignants-chercheurs et chercheures;  la promotion des enseignants-chercheurs aux grades académiques par les deux voies de reclassement et le reclassement des enseignants ayant le master; le déblocage des frais de soutenance des masterants et doctorants; le paiement des subventions des IES à temps pour permettre aux institutions et de payer les primes des contractuels, des chauffeurs et l’immatriculation des contractuels à la Caisse nationale de prévoyance sociale.

Le SNAESUR avait déjà voulu boycotter en juin dernier. Mais le Premier ministre, Bernard Goumou avait promis de s’impliquer personnellement afin de désamorcer définitivement la crise. Une promesse qui a du mal à se réaliser. En attendant, les étudiants restent à la maison.

Yacine Diallo