Le 24 juillet, Ibrahima Diallo du Front national pour la défense de la Constitution FDNC a été, une nouvelle fois, empêché de voyager. Il accuse le parquet général près la Cour d’appel de Cona-crime d’être derrière ses ennuis. Yamoussa Conté dément.  

Assiste-t-on à un jeu de poker menteur dans l’affaire Ibrahima Diallo ? Cela en a tout l’air. Deux jours après la tentative avortée d’Ibrahima Diallo de sortir du territoire, les parties se rejettent la responsabilité. Alors que le responsable des Opérations du FNDC et ses avocats indexent le parquet général près la Cour d’appel de Cona-cris, Yamoussa Conté, le pro-crieur général, réfute toute responsabilité. Il dénonce une mauvaise foi de l’activiste et de ses conseils : «Ce sont des affirmations gratuites. Ibrahima Diallo et son avocat nous ont soumis une demande d’intervention par rapport à sa situation, avec un projet de levée d’interdiction de sortir du territoire.  J’étais sur le point d’aller sur le terrain pour des inspections, je leur ai dit que le courrier devait passer par le secrétariat pour le respect de la procédure. Je leur ai demandé de rentrer et de revenir le lendemain. L’avocat dit non, son client devait voyager le même jour. J’ai dit que le procureur de Dixinn, qui avait pris la décision, devait faire un soit-transmis. Entre temps, ce dernier est venu, il m’a informé que c’est d’ailleurs un dossier frappé d’appel. Je leur ai alors dit qu’on va en débattre à l’audience…»

Yamoussa Conté déclare que Me Alsény Aïssata Diallo et son client savaient pertinemment que ce denier n’avait aucune chance de sortir de la Guinée, à partir du moment où le dossier judiciaire le concernant n’est pas encore vidé : «Vers 18h, je suis passé au département pour faire le compte-rendu d’inspection au ministre. A ma sortie, j’ai trouvé Me Alsény Aïssata Diallo près de mon véhicule. Il m’a informé que son client était à l’aéroport, il m’a demandé de signer le projet qu’ils m’avaient envoyé, je lui ai dit exactement ce que j’ai dit à son client le matin. Il a insisté, j’ai dit alors : ‘’vous attendez à l’audience on va débattre, s’il y a lieu de lever on va le faire, sinon la situation va rester en l’état.’’ J’ai été surpris de l’entendre dire ce qu’il veut dans les médias».

Ibrahima Diallo n’est d’ailleurs pas au bout de ses ennuis. La réquisition aux fins d’interdiction de sortie n’est non seulement pas levée, mais l’activiste va aussi devoir attendre la fin de la procédure devant la Cour d’appel : « La réquisition est toujours valable, parce que le dossier est frappé d’appel. La relaxe en première instance ne veut pas dire que la situation est en leur faveur ».

Rappelons qu’après sa libération en main dernier, Ibrahima Diallo a été empêché de voyager le 1er juin. Il a porté plainte contre Ibrahima Naby Traoré, alors commissaire-spécial de l’aérohangar de Cona-cris. Le procès ouvert le 22 juin, s’est poursuivi le 21 juillet. Le commissaire reconnaît avoir empêché l’activiste de sortir du bled, mais il a admis avoir exécuté une « instruction reçue ».

Yacine Diallo