« Il ne sert à rien de courir, il faut partir à point », confiait La Fontaine. Lorsqu’on entreprend et poursuit une initiative, c’est sans doute pour en atteindre les objectifs visés. Il y a environ une bonne année, par monts et vallées, tout le gouvernement, à la queue leu leu derrière le Premier ministre, a parcouru communes urbaines et rurales sans oublier les districts, pour mieux s’imprégner des réalités du populo. La surprise agréable ou nauséabonde a été manifeste. Ici, ‘’on a constaté de nouvelles et belles infrastructures scolaires, sanitaires et routières. Même en quantité négligeable,’’ on a observé quelques services sociaux de base, de transport et de communication. Là, on a plutôt déploré le manque, l’insuffisance et la dégradation poussée des infrastructures et services.

En effet, dans les capitales régionales et préfectorales, c’est la désolation en matière d’équipements urbains. Nombreuses sont les villes où il n’a pas encore été possible d’apporter des réponses efficaces et efficientes aux contraintes scolaires et sanitaires en matière de structures d’accueil et de ressources humaines : gens-saignants, toubibs, cadres en bois. Vous pouvez classer à la même enseigne, si le cœur vous en dit, les chefs-lieux des communes rurales, les districts et les hameaux. Le PM Béant et ses ouailles n’en sont pas revenus et sont restés estomaqués, stupéfaits, notamment par l’état abracadabrant des sévices publics dont certains souffrent de pénurie des choses les plus élémentaires comme les chaises, tables, bureaux, fournitures de bureau, etc.

Ne tombez pas des nues, voyons, nous sommes en Guinée ! Seul Toto n’y est jamais surpris. Les Ministres en ont eu le tournis et ont conséquemment poussé des cris d’orfraie repris en cœur par le populo. Ce constat est alarmant, hallucinant. L’administration publique est tout bonnement sous apnée. Ce triste diagnostic, bien entendu, a égratigné l’égo des Ministres a poussé chacun d’eux à la quête de solutions urgentes aux contraintes qui assaillent leurs compatriotes vulnérables. L’ère d’immersion, première du genre dans notre magnifique bled, a été aussi celle d’un formidable élan d’humanisme chez nos braves Ministres. Qui ont alors, chacun, pris l’engagement de réparer le tort que la nature, la pauvreté ambiante et les politiques publiques ont fait aux pauvres hères.

Après l’immersion, les uns et les autres ont rejoint leurs bureaux calfeutrés où, de toute évidence, ils ont l’air de n’avoir jamais rien constaté ni promis, c’est le statut quo, du moins en apparence. L’absence d’évaluation interne et externe laisse place aux spéculations.

Il est temps d’organiser une seconde immersion pour aller scruter aux confins du bled, en bonne compagnie des femmes et des hommes qui y vivotent, les progrès atteints, voire la stagnation. Certes le Premier ministre, Nanard Goumou, en compagnie de certains Ministres a parcouru en long et en large les capitales régionales et a posé çà et là la première pierre de nos aérodromes domestiques dont certains sont en friche. Mais cela suffit-il pour savoir ce que sont devenues les promesses de la première immersion ?

Abraham Kayoko Doré