Les exciseuses traditionnelles du district de Kawas, dans la préfecture de Boké, décident de déposer leurs armes (couteaux). Au nom de l’épanouissement des filles. L’information a été rapportée par nos con(.)frères de Guineenews.

«Je fais ce travail depuis très longtemps, nous l’avons hérité de nos parents. Aujourd’hui, on nous dit que cette pratique n’est pas bonne et qu’elle a des conséquences nuisibles pour nos petites filles. Autrefois, nous les Bagas, nous excisions les filles surtout pendant la saison pluvieuse. Désormais, nous nous engageons à ne plus exciser, car cela a des conséquences sur leur santé physique», déclare Mamadama Camara, exciseuse, s’exprimant au cours d’une réunion avec les autorités locales de Kawas.

Le maire de Kamsar s’est réjoui de la décision et a rappelé aux désormais anciennes exciseuses à respecter leur engagement. «Je vous prie d’honorer votre engagement, car le respect de la parole donnée est l’une des conditions de la dignité humaine. L’excision n’est pas bénéfique pour nos filles, elle cause des problèmes de santé. Je suis donc satisfait et je remercie la population du district de Kawas», a déclaré Chérif Alhousseny Camara alias Kibola.

En avril 2021, la sous-préfecture de Kamsar a adopté, à l’unanimité, des mesures pour sauver des vies et construire une société plus juste et équitable. Cette adoption semble porter fruit avec la décision des exciseuses de Kawas à abandonner ce rituel.

L’Enquête démographique et de santé (EDS V) de 2018 révèle que 95% des guinéennes, de 15 à 49 ans, ont déclaré avoir été excisées. L’EDS précise que depuis 1999, la proportion de femmes excisées est restée presque identique.

Selon l’UNICEF, cette pratique viole les droits humains fondamentaux des filles, car elle les prive de leur intégrité physique et morale, de leur droit à une existence exempte de violence et de discrimination, dans le pire des cas, de la vie même.

Mayamba Traoré, stagiaire