Fatoumata Camara dite Manéyah, est mariée et mère de cinq enfants dont un bébé de 8 mois. Elle a perdu la vie jeudi 3 août, au quartier Koloma, commune de Ratoma, suite à une bagarre entre elle et son mari, témoigne sa famille. Qui ajoute que la violence était monnaie courante entre les conjoints.

 L’ainée de la victime, Aminata Sylla, visiblement dévastée : « Ce n’est ni la première ni la deuxième fois qu’il frappe ma maman. Après chaque bagarre, il lui demande rejoindre ses parents. Elle répliquait  qu’elle ne le ferait qu’en compagnie de son mari muni de colas ».

Témoignage de la belle-sœur de Fatoumata Camara : «Nous l’avons reçue mercredi soir, accompagnée de sa fille, elle était mal en point. Elle venait  se plaindre, nous lui disions   de pardonner. Au bout de deux ou trois jours,  elle repartait chez son mari. Fatoumata aimait vraiment son mari, malgré tout ce qu’elle subissait. Mais cette fois-ci, il a dépassé les bornes. Elle se plaignait, elle disait avoir  très mal, elle voulait aller à l’hôpital. Elle a passé la nuit à pleurer. Ce matin, en route pour l’hôpital, elle est décédée, sous les yeux de ses enfants. Nous demandons la justice pour elle ».

Mohamed  N’diaye du commissariat central de Ratoma, a fait le premier constat à la découverte du corps : « J’ai retrouvé le corps de la dame sans vie. J’ai interpellé le chef du quartier, qui m’a raconté les faits. Nous avons examiné le corps, qui saignait au nez. Le procureur nous a dit d’envoyer le corps à la morgue de l’hôpital Ignace Deen, pour l’autopsie. Qu’il va nous communiquer la suite de leur investigation ».

Sékhou Camara, le mari, a été mis à la disposition du Commissariat central de Ratoma pour des fins d’enquête. Au moment où mettions en ligne, Fatoumata Camara n’a pas été inhumée. Selon un membre de sa famille, l’autopsie était en cours. Sékhou Camara  est  entre les mains de la justice.

Ce drame vient noircir davantage le tableau des violences conjugales en Guinée.

Mariama Keïta et Mayamba Traoré, stagiaires