L’acronyme BRICS, nomme un groupe de pays émergents répondant à un certain nombre de critères macroéconomiques spécifiques (taux de croissance, produit intérieure brut, taux d’inflation, résilience de la monnaie nationale aux chocs économiques, balance commerciale, balance des paiements, etc.)

C’est le 16 juin 2009 que le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine se sont retrouvés à Lekaterinbourg, en Russie, pour créer, loin des tintamarres idéologiques, un mécanisme de développement. Une nuance qui en dit long sur la stratégie de ses promoteurs. L’Afrique du Sud rejoindra en 2011 les BRIC pour devenir les BRICS.

Ce bébé a déjà les allures d’un adulte. Il représente 40 pour cent de la population mondiale et le quart de la richesse générée sur la planète. Les BRICS sont, à bien des égards, boulimiques. On dirait de vieux  ogres en période de disette, de diète noire. Avec leur émergence, on observe que les Etats qui composent l’écosystème universel ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a les Etats d’en-haut-en-haut, des Etats de en bas en bas et des Etats entre ces deux strates. Comme ses derniers ont émergé après la formation des strates, les BRICS ont choisi une zone à leur convenance, celle des strates intermédiaires. Ils ont tôt fait de préciser que leur ambition n’est pas de créer un groupe antagonique des groupes existants (Etats–Unis d’Amérique, Union européenne), pour éviter de rendre les relations internationales délétères, exécrables comme elles l’étaient durant la guerre froide.

Cette approche intelligente et pragmatique de la gestion des relations internationales a largement contribué à la coexistence pacifique entre les Etats, même si la Russie enquiquine l’Ukraine. Ce qui permet aux BRICS d’envisager, dans la sérénité, leur expansion institutionnelle et géographique dont ils viennent de poser les premiers jalons lors de leur récent sommet à Johannesburg. En effet, au cours de ce cénacle, Luiz Inacio Lula da Silva, Xi Jinping, Cyril Ramaphosa, Narendra Modi, Sergueï Lavrov ont brillé de mille feux. Le Tsar Vladimir, a préféré se terrer à Moscou, effarouché par un vilain mandat de l’impolie Cour pénarde internationale de La Haye pour crimes contre l’humanité commis en Ukraine. La frousse du « descendant » de Pierre le Grand a terni la fête qui aurait été pourtant magnifiée par l’adhésion de six nouveaux membres dont le poids dans l’économie mondiale est apprécié. Jugez-en ! L’Ethiopie et L’Egypte (Afrique), l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et l’Iran (Asie), l’Argentine (Amérique Latine). Les nouveaux venus dont on connaît l’extraordinaire production de pétrole viennent consolider le poids économiques et démographiques des BRICS. Nombreux sont les candidats qui sont restés en rades sur le parvis des BRICS : Algérie, Argentine, Bahreïn, Bangladesh, Biélorussie, Bolivie, Cuba, Égypte, Honduras, Indonésie, Iran, Kazakhstan, Koweït, Nigeria, Palestine, Arabie saoudite, Serbie, Sénégal, Thaïlande, Émirats arabes unis, Venezuela et Viêt Nam. Qu’ils prennent leur mal en patience et attendent la prochaine cohorte.

Les BRICS sont décidés à s’épanouir à l’échelle du nombre et de la qualité de leur participation à la construction du mieux-être de l’humanité. Incontestablement, dans une posture de concurrence positive, les BRICS apporteront beaucoup à l’édification d’un monde nouveau, d’un monde meilleur.

Abraham Kayoko Doré