Mercredi 27 septembre, le corps sans vie d’une mère de cinq enfants a été découvert au domicile d’un médecin, dans la localité de Doko, à 55 kilomètres de la préfecture de Siguiri. Seny Ninahara, la trentaine, était originaire de la préfecture de Lola. Selon les infos, la nounou pratiquait la « prostitution » en cachette dans un maquis de la localité pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle aurait contracté une grossesse dans cette pratique et tenté de s’en débarrasser. C’est cet avortement qui lui aurait coûté la vie.

Selon Djanko Dansoko, un voisin de la victime, « elle a quitté son mari à Lola pour travailler à Siguiri (la prostitution). Elle partait dans les bars à la recherche de son quotidien. Au cours de cette activité, elle a contracté une grossesse. Tourmentée à l’idée de retourner chez son mari, elle s’est rendue dans une clinique pour avorter. Quand la situation a dégénéré, le médecin qui s’occupait d’elle en coulisse l’a abandonnée avant de disparaître. Pire, il a déposé la femme dans sa propre chambre. C’est là qu’elle s’est tordue de douleur jusqu’à rendre l’âme », avant de signaler que des produits ont été retrouvés dans sa chambre.

Le corps était déjà dans un état de putréfaction quand il a été découvert. Dr Abdoulaye Bachirou Condé, médecin, lieutenant du haut commandement de la gendarmerie nationale, en service à l’hôpital préfectoral de Siguiri, a confirmé sa mort par suite d’un avortement, tout en précisant qu’elle était morte depuis deux jours.

Aux dernières nouvelles, le concessionnaire et son épouse auraient pris la poudre d’escampette. La dame a été inhumée par la Croix-Rouge, la gendarmerie serait à la recherche des personnes impliquées pour des fins d’enquête.

À souligner que la prostitution devient fréquente dans les zones minières, et ne reste pas sans conséquence. Le 25 septembre, le corps d’une fille a également été découvert dans un maquis dans la localité de Balato, dans la préfecture de Siguiri. Le 28 septembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale du droit à l’interruption volontaire de la grossesse (IVG), malgré les efforts des uns et des autres, le combat est loin d’être gagné.

Kadiatou Diallo