Vendredi 29 septembre, chez nos con(.)frères de RFI, Ousmane Gawa Diallo, le ministre des Télécoms et porte-voix du goubernement, a annoncé «la rédaction avancée » d’une constitution. Selon lui, rien n’empêchera le respect du chronogramme de la transition.

La classe politique guinée-haine redoute une confiscation du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD), ou du moins, un glissement de calendrier. Les doutes sont corroborés par le laïus du colonel Mamadi Doum-bouillant, prési de la transition, à la tribune de l’ONU, dénué d’idée du retour à l’ordre constitutionnel.

Ousmane Gawa Diallo assure que le délai de deux ans de la transition convenu avec la Cédéao en janvier 2022 sera respecté. Même que « la rédaction de la constitution est en phase avancée. » Pourtant, le Doum-bouillant n’en a poing fait mention à l’ONU, où se réunissent leaders mondiaux et partenaires techniques et financiers, censés soutenir la transition.

Pour Ousmane Gawa Diallo, le chronogramme conclu avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), « se déroule bien. Les observateurs s’accordent à dire qu’il est dans le rythme de respecter l’agenda (…) » Mais la classe politique (l’Ufdg, le Rpg arc-en-ciel et l’Ufr notamment), soulève à tout bout de champs, ses inquiétudes au sujet de la mise en œuvre de dix poings du chronogramme.

Ce qui est clair, à quinze mois juste de la faim de la transition, la junte peine à récolter la cagnotte de 600 millions de dollars ricains pour l’organisation des élections pour le retour des civils au pourboire. Pour l’heure, aucun des dix poings du chronogramme n’a été bouclé. Toutefois, le porte-voix du goubernement croit dur comme fer que la constitution en cours de rédaction conduira aux élections en faim 2024. Amen ! « C’est ce qui est prévu et nous sommes dans le rythme », soutient-il. D’ajouter que nombreuses activités s’opèrent dans ce sens. Même que le Comité de suivi de la mise en œuvre du chronogramme de la transition composé des représentants de l’Union européenne, de la Cédéao, du Groupe des cinq (G5) conclut que le processus est « dans le rythme, que les délais peuvent être tenus. Il n’y en a pas d’obstacles majeurs. »

Ousmane Gawa Diallo déclare aussi que le recensement général du populo, peu nécessaire aux yeux de la classe politique, se révélerait important. « Le recensement de la population permettra de générer le fichier électoral », clame le ministre.

Pour lui, contrairement aux transitions burkinabè et malienne, la guinéenne « travaille avec tout le monde. Nous n’allons pas perdre du temps à gérer des crises avec tel ou tel pays. Elles font perdre du temps. Mieux vaut les dépasser rapidement et se consacrer aux problèmes essentiels ». C’est ce qu’on va voir !  

Yaya Doumbouya