La crise à la Fédération guinéenne de football (Feguifoot) tend vers sa fin. Sous une Comité de normalisation, Conor, pendant deux ans, cette entité va retrouver son cours normal en novembre prochain. Ancien vice-président de la Feguifoot, Amadou Diaby a accordé une interview à Afriquematchs, le 18 octobre. Il a fait des révélations sur son passage à la FGF et sa collaboration très mouvementée avec Mamadou Antonio Souaré, ancien presi de la Fédé.

1er vice-président de la FGF, sous la présidence de Salifou Camara, Super V, Amadou Diaby a servi Antonio Souaré, au même poste. Il dit avoir traversé l’enfer, occupant « une coquille vide », pendant des années. Il ne serait pas dans les grâces de ses patrons. À la fin du mandat de Super V, « c’était moi que que le monde voyait prendre les rênes de la Fédération », dit-il.

Peu de temps avant les élections, il a été contacté par Antonio Souaré. « Il m’a proposé qu’on travaille ensemble. Vu que les gens m’accusaient de vouloir s’accaparer de la Fédération, j’ai accepté sa proposition. Lui le numéro un, moi, le Premier vice-président ». Si Amadou Diaby a accepté d’être en seconde position alors qu’Antonio l’a trouvé dans le football, « c’est pour l’unité. Je voulais qu’on travaille main dans la main, avoir une belle équipe pour développer le football guinéen ». Diaby aurait même été contacté par le président Alpha condé. « Il m’a dit : ‘’Tout ce combat que vous faites, vous ne voulez pas vous présenter ? C’est Souaré ?’’. J’ai répondu : ‘’Oui, M. le président. C’est lui notre solution, contrairement à Camara’’ », raconte l’ancien dignitaire de la FGF.  Il dit être une dynamique de changement. « J’étais avec lui sans démagogie, sans tricherie. C’était un frère, on allait travailler ensemble. Il est elu président, moi Premier vice-président, pour la seconde fois. On s’est mis au travail ».

Le début du problème

L’ex-premier vice-président de la FGF, est très connu dans le monde du football. Il a de bonnes relations avec les plus grands dirigeants du foot mondial. Il estime avoir joué son rôle pour faire bouger les lignes. « La première chose, c’est le partenariat entre la Guinée et la France. Le chemin était bien déblayé. En France, je le (Antonio Souaré) présente à Noël Le Graët, ex-président de la Fédération française de football… J’ai utilisé mes contacts pour qu’on puisse avoir des bus pour nos sélections. Pour la première fois, je ramène deux bus sortis d’usine. Avec la FGF, j’ai souhaité que le partenariat s’étende aux autres Fédérations francophones et non seulement à la Guinée. Noël Le Graët avait accepté ».

En marge d’une assemblée générale de la FIFA à Paris, les présidents des Fédérations de francophones ont été reçus à l’Élysée par le Président Emmanuel Macron. Pourtant initiateur du projet, Amadou Diaby n’a reçu aucune information « de la part de mon président. La Fédération Française m’a contacté et je suis allé. À la surprise de mon Président, il m’a semblé que ma présence n’a pas été appréciée par son entourage ». 

Le déclin

Les choses ne sont pas déroulées comme prévu. Peu de temps après, le bras de fer est engagé entre les deux hommes. Accusé de racket au sein du Syli National, et sur le salaire de Paul Put, ancien sélectionneur de la Guinée. Diaby est suspendu par la commission d’éthique de la Fédération le 29 juillet 2019, jusqu’à la fin de l’enquête. Le 17 septembre 2019, le verdict tombe. Dans un communiqué, la Feguifoot indique qu’elle s’est penchée sur un « système de corruption entre mars 2018 et juin 2019, en particulier sur son rôle dans la perception d’une commission de 10% » du salaire de Paul Put. Reconnu coupable de corruption Amadou Diaby est interdit de toute activité liée au football pour sept ans et d’une amende de 25.000 euros.

Amadou Diaby saisi le TAS, (Tribunal arbitral du sport). Le 13 août 2020, ce dernier constate de nombreuses violations des droits de défense de l’accusé et des vices de procédure et annule la suspension prononcée la Commission et exige l’ouverture d’une nouvelle procédure. Obstinée dans un premier temps, puis contrainte à respecter la procédure normale en matière de justice, la commission d’éthique rétablit Amadou Diaby dans ses fonctions de Premier vice-président de la FGF, le 19 février 2021.

En novembre prochain, un nouveau Comité exécutif sera élu à la Fédération guinéenne de football. Amadou Diaby n’a pas encore candidaté pour briguer le poste de président de la FGF, mais tous les voyants sont au vert. Ce dernier temps, il figure parmi les invités d’honneur de la Confédération africaine de football dans toutes ses activités. Il ne serait pas étonnant de le voir prochain homme fort de l’instance dirigeante du football guinéen. 

Abdoulaye Pellel Bah