Les citoyens du « carrefour Général Baldé », situé à Sanoyah derrière l’usine Diamond Cement, ont été pris de court le 10 octobre. Une équipe, composée de la Direction du Cadastre de Coléah et de la Direction de l’urbanisme et de l’habit de Coyah leur ont rendu une visite plutôt musclée. Les occupants de ces lieux été sommés de quitter illico presto, au risque de voir contenants et contenus chamboulés par les bulldozers.

Kiosques à café, conteneurs et autres barraques ont été vidés par leurs occupants dans la débandade. Une mosquée, construite par les riverains et située juste en face du domicile du général Aboubacar Sidiki Camara dit Idi Amin Dada, ministre de la Défense du goubernement de la Transition, a été détruite. Au grand dam des musulmans. Lesquels rodent au tour de ses ruines comme les habitants de Gaza sont en train de le faire, après les bombardements israéliens.

Cette mosquée, d’une longueur d’environ 6 mètres sur 5 de large, était située à un endroit très fréquenté. De retour de leur travail, les musulmans s’y retrouvaient pour prier avant de rentrer. D’autres venaient pour apprendre ou approfondir leurs connaissances religieuses, avec un grand théologien qui habite dans les parages.

Un riverain explique : « Lorsqu’un des occupants a attiré l’attention sur la démolition de la mosquée, un civil, faisant partie de la mission, a rétorqué qu’ils vont la détruire. Avant d’ajouter avec mépris et arrogance qu’ils ont détruit d’autres mosquées plus grandes que celle-ci ».

Après la démolition de la mosquée, c’était la consternation. Ceux qui sont venus le soir pour le rendez-vous spirituel et habituel et qui ont trouvé les lieux dans cet état n’en revenaient pas. Tous ont condamné la brutalité et le mépris avec lesquels cette maison de Dieu a été réduite en poussière.

Dans la foulée, le bâtiment qui abritait les agents de la gendarmerie qui assuraient la sécurité chez le général Baldé, ex haut commandant de la gendarmerie n’a pas été épargné. Si cet abri est dans les emprises de la route de la transversale N°12 (T12), en revanche il n’en est rien pour la mosquée démolie. Celle-ci était située à plus d’une cinquantaine de mètres de la T12. Elle n’était donc en rien concernée par les travaux en cours. A moins que les autorités décident de réaliser une autre route qui longe les voies ferrées de la CBK (Compagnie des bauxites de Kindia). Ce qui n’est pas le cas pour le moment. Iskine !

Pour mémoire, lorsque les autorités ont décidé de raser Kaporo-rails (Ratoma), elles ont dû donner un ordre ferme : les bulldozers devaient épargner tous les lieux de culte, notamment les mosquées. Ce qui fait que jusqu’à récemment, la zone était pleine de mosquées sans musulmans.

Il y a quelques années, des citoyens avaient tiré sur la sonnette d’alarme, après avoir remarqué la présence d’un grand nombre de chiens errants autour de ces lieux de culte. Reste à savoir si les nouvelles cités annoncées sur les lieux, vont garder ces lieux de culte pour les travailleurs ou les habitants éventuels. Toujours est-il que ceux qui ont donné l’ordre de de démolir les bâtiments ont craint de détruire les lieux de culte et de provoquer les courroux de Dieu.

Habib Yembering Diallo