Mardi 3 octobre, les élèves guinéens ont repris le chemin de l’école. Mais à Yimbaya, dans la commune de Matoto, les écoles sont restées vides, la plupart des élèves se sont absentés, au grand dam de leurs enseignants.

A 9 heures, au lycée public Léopold Sédar Senghor de Yimbaya, trois élèves étaient dans la cour, dont deux filles. Les gens-saignants, en nombre, se sont regroupés au rez-de-chaussée du bâtiment, les 24 salles, vides. Le proviseur, Sékouba Oularé, déclare que les enseignants programmés ont répondu présent. Mais, « sur plus de 1 220 élèves attendus, nous en avons enregistré que moins de 50. C’est très alarmant. Cela s’explique par le manque de responsabilité des parents d’élèves. Ici, on ne paie pas la scolarité des enfants, c’est une école publique. Donc, il n’y a aucune raison qui puisse justifier l’absence des élèves à l’école. C’est une démission totale des parents d’élèves », accuse le responsable de l’établissement.

Selon lui, il appartient aux parents d’élèves de les préparer et de les mobiliser pour la rentrée des classes. « Ils ne l’ont pas fait, ils ont manqué à leur responsabilité. De notre côté, toutes les dispositions sont prises pour une rentrée réussie : les emplois de temps sont établis, les enseignants sont au complet. La fête du 2 Octobre a eu un impact sur la rentrée, mais, l’impact majeur reste le manque de responsabilité des parents. » Sékouba Oularé craint que la morosité perdure toute la semaine. « Les élèves sont avec les parents à la maison. On ne peut donc pas aller de porte à porte pour leur dire d’amener leurs enfants à l’école. »

Elisabeth Goïpogui, élève de la 11ème année: « C’est le jour de la rentrée, les enseignants sont présents, mais les élèves sont absents. Nous qui sommes venus, nous sommes très peu. Je suis là, parce que je ne veux pas rater le début des cours. » Sa camarade, Fatoumata Kaba, estime que les élèves ne sont pas motivés et invite « tout le monde à reprendre les cours, c’est important.»

Au collège public Yaguine et Fodé de Yimbaya, les premiers cours sont dispensés à une vingtaine d’élèves, répartis en trois classes. Le principal, Kabassan Condé, explique que 23 enseignants étaient programmés, 20 ont répondu. « Côté élèves, le constat est amer. Nous attendions près de 1 600 élèves, nous en avons vu que 25 dont 11 filles. Nous avons retenu trois classes : 7e, 8e et 10e, pour les premiers cours. C’est aux parents de sensibiliser les enfants, afin qu’ils reprennent le chemin de l’école, les préparer mentalement. Je demande humblement aux parents de faire le maximum pour que les enfants puissent étudier.»

Le lendemain de la fête du 2-Octobre y serait pour quelque chose.

Yaya Doumbouya