L’assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) s’est tenue le 25 novembre, au siège de Commandayah. Fodé Oussou Fofana réitère la main tendue envers les autres acteurs de la classe politique.

Voilà quatorze mois que le CNRD trône sur le bled. Quatorze mois que les acteurs politiques, du moins les poids lourds, cherchent à voir clair dans l’agenda du chronogramme des 24 mois de transition. Sans succès. La junte militaire se hâte lentement pour rendre le pouvoir aux civils, malgré les multiples rounds de dialogue organisés avec certains acteurs politiques. Les travaux devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel ne sont pas légion. Il y a deux semaines, Oussou Fof, vice-prési de l’UFDG, avait lancé, à l’endroit de ses pairs, un appel à l’unité pour faire front commun face au CNRD. Un appel qui est tombé, cette fois-ci, dans de bonnes oreilles ?

En tout cas, Amadeus Bah Oury de l’UDRG, Lansana Kou-routé du PEDN se disent prêts à saisir la main tendue, à condition que l’UFDG et compagnie renoncent aux manifs de rue. A l’AG de l’UFDG de ce 25 novembre, le vice-prési de l’UFDG, s’en est félicité : « Nous félicitons Lansana Kouyaté, Bah Oury. Ils se sont engagés à nous rencontrer pour plancher sur les questions de divergence et définir la conduite, parce que quand la transition dure, c’est au détriment de la classe politique. Nous avons intérêt à nous retrouver et à discuter ».

Lansana Kouyaté et Cie ont certes accepté la main tendue, mais il n’en reste pas moins que le fossé est encore grand entre eux. L’enjeu, c’est de trouver la médiane entre l’UFDG, l’UFR et autres qui ont dénoncé le cadre du dialogue et les acteurs politiques qui ont porté ce cadre de discussion et qui ont soutenu les actions du CNRD. Pour Fodé Oussou, cela ne constitue pas un frein au rapprochement : « Ils nous diront ce qu’ils ont obtenu, quand est-ce qu’on va sortir de la transition. S’ils ont des arguments, nous n’avons aucun complexe à reconnaître les avancées. L’essentiel, c’est le débat dans l’intérêt de la Guinée. Personne n’a intérêt à ce que le pays brûle ».

Oussou Fof ajoute tout de même un bémol en ce qui concerne les manifs de rue. Il estime que le débat ne doit pas se poser à partir du moment où celles-ci sont consacrées par les lois de la République : « Il a le droit de ne pas manifester, mais la manifestation est consacrée dans notre Constitution. Les partis politiques qui veulent manifester peuvent le faire, parce que c’est le seul moyen d’exprimer le désaccord. Personne n’est obligé d’assister à une manifestation ».

Yacine Diallo