Au lendemain d’une tentative d’introduction d’un téléphone portable à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie par le pandore Boudou Tawel Camara, le ministre de la Justice et des droits de l’Homme, Charles Wrong, interdit l’usage de téléphone portable aux bagnards. En lieu et place, des téléphones fixes sont mis à leur disposition.  

Les bagnards de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie subissent les morsures de sécu-raté corolaires à la fameuse attaque du gnouf, par un commando, le 4 novembre, pour extraire  Claude Pivi et Cie, accusés dans l’affaire du 28 septembre 2009 au stade critique de Cona-crimes.  

Dans un communiqué du 21 novembre, Charles Wrong annonce l’installation à l’intérieur de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie des téléphones fixes, pour les besoins de communication entre détenus et leurs parents. Les numéros : 613 19 58 36 / 613 19 58 76 / 613 19 59 13. « Il est fait interdiction formelle à tout agent pénitentiaire ou autre agent de sécurité, déployé de façon ponctuelle ou permanente, aux détenus, de détenir ou d’utiliser un téléphone portable à l’intérieur de la Maison centrale, autre que celui officiellement installé pour le service sous le contrôle du régisseur », précise le communiqué.

Evadé le 4 novembre, Claude Pivi, s’en balancerait de cette morsure. En cellule à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie (avant son évasion), Coplan détenait à lui seul trois téléphones portables. Et, il s’est même permis d’être filmé avec, la vidéo a fait le tour des réseaux sociaux. S’en serait-il servi pour planifier son évasion avec son fils Verny (présumé meneur du commando) ? Allez savoir ! Hormis Claude Pivi, certains de ses coaccusés dans l’affaire du massacre du 28 septembre détenaient aussi des téléphones portables en cellule. Des détenus VIP ?

Sûr que bien avant cette fameuse attaque de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, la possession et l’usage de téléphone portable étaient connus. Tout comme l’introduction et la consommation de chanvre indien, sous « la complicité » des gardes pénitentiaires, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.

Le communiqué du Charles Wrong annonce que désormais les cellules du gnouf de Coronthie s’ouvrent à 8 heures, elles se referment à 16 heures. « Ces horaires peuvent être modifiées en tenant compte des impératifs de sécurité. Tout contrevenant sera puni conformément aux dispositions de l’arrêté A/2095/MJDH/CAB/SGG du 16 juin 2023 portant règlement intérieur type des établissements pénitentiaires en Guinée ».

Complicité d’un pandore

Le 21 novembre, Charles Wrong a ordonné des poursuites judiciaires contre le pandore Boudou Tawel Camara, pour des faits présumés de ‘’tentative de violation de secret de l’instruction, abandon de poste et violation des consignes’’. « En effet, dans la procédure d’évasion à la Maison centrale ouverte par le Parquet militaire, le lieutenant-colonel Ahmed Tidjane Diallo, gendarme, a été placé par le pool de juges d’instruction du Tribunal militaire permanent de Conakry conformément à l’article 235 du Code de procédure pénale, pour empêcher toute concertation frauduleuse avec les présumés auteurs et coauteurs. Pour faciliter cette concertation, Boudou Tawel Camara, affecté pour la sécurisation du périmètre de la Maison centrale, a abandonné son poste pour s’introduire à la Maison centrale, pour tenter de remettre un téléphone portable dans la cellule du lieutenant-colonel Ahmed Tidjane Diallo », précise le ministre. La fermeture des cellules et l’interdiction de déplacement à l’enceinte de l’Hôtel cinq étoiles qui s’en sont suivies, ont fait révolter les bagnards, qui ont crié et tapé les portes de leurs cellules, en signe de protestation.

Yaya Doumbouya