Lundi 20 novembre, les Forces de l’ordre ont fait une descente musclée au marché Madina, à Conakry. Selon plusieurs témoins, des agents ont fermé des magasins de vente de médicaments impropres à la consommation communément appelés médicaments de la rue ou encore des médicaments contrefaits.

On parle de la fermeture de plus de 400 boutiques. Des accrochages ont éclaté entre jeunes et agents de sécurité, qui ont lancé du gaz lacrymogène, pour disperser des manifestants. Ces jeunes protestaient contre la violence que les agents avaient commencé à exercer sur des propriétaires de magasins. Pendant plusieurs heures, c’était le désordre au marché Madina, obligeant les commerçants à fermer boutiques, magasins, étalagistes et autres débrouillards avant de fuir le marché.

Des arrestations dans les rangs des commerçants ont été enregistrées. Le 21 novembre, certains parmi eux ont été relâchés.

Selon un vendeur, depuis vendredi 17 novembre, les gendarmes ont quadrillé leurs lieux empêchant ainsi d’autres commerçants de revendre leurs produits. «  Nous, nous sommes des vendeurs de chaussures, mais nos boutiques ont été fermées, parce qu’ils disent qu’il y a des vendeurs de médicaments aux alentours. Pourtant, nous sommes nombreux ici qui vendons d’autres marchandises. Nous demandons à l’autorité de donner un délai à ceux qu’ils pensent qu’ils vendent les médicaments de quitter ». Les citoyens accusent les Forces de l’ordre de les avoir terrorisés et les empêcher de travailler.

Intervenant dans les médias le 21 novembre, Aly Touré, procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et financières, Crief, a affirmé que c’est une opération normale dans le cadre de la lutte contre la vente illicite des médicaments. Il réfute toute bavure ou pillage de la part des Forces de l’ordre. Selon, c’est d’ailleurs une commission mixte composé des agents du ministère de la Santé, du Substitut du procureur et les forces de l’ordre, accompagnés des huissiers qui ont effectué l’opération. « Lorsque les gendarmes viennent, ils constatent que c’est une boutique de produits pharmaceutiques. Si le propriétaire est là, lui-même il ferme et la gendarmerie appose un scellé à plomb. Il y a eu des interpellations, mais il n’y a pas eu de dégâts et des pillages comme certains le racontent. Il n’y a pas eu de résistance non plus, même si certains ont fui, en quittant carrément leurs boutiques. Ceux que nous avons trouvés sur place ont collaboré », a affirmé Aly Touré.  

Rappelons que depuis plus d’une année, le gouvernement a officiellement interdit la vente de médicaments dans les magasins et boutiques. Désormais, seules les pharmacies agrées sont autorisées à vendre les médicaments.

Mamadou Adama Diallo