Le 4 novembre, Alsény Keïta a trouvé la mort au Pont 8 novembre dans l’exercice de ses fonctions. L’infirmier a été fauché par balle alors qu’il transportait un blessé au CHU Ignace Deen. Le 10 novembre, la Fédération syndicale professionnelle de la santé s’est fait entendre.

Samedi 4 novembre, Kaloum et les quartiers environnants ont été le théâtre d’affrontements entre des inconnus et des éléments des farces de dépense et de sécu-raté. Les loyalistes tentaient en effet de mettre main sur des membres d’un commando qui ont exfiltré quatre célèbres prisonniers de l’Hôtel 5 étoiles de Coronthie : El Dadis Camara, Moussa Tiégboro-bara Camara, Blaise Goumou et Claude Pivi, tous accusés de connaître un rayon dans les massacres du 28 septembre 2009.

Dans les échanges de tirs, une ambulance en partance pour l’hôpital nationale Ignace Deen, est prise à partie. Des éléments du Groupement des Forces spéciales, selon un des rescapés, ouvrent le feu et tuent deux personnes. Parmi les victimes, Alsény Keïta, infirmier à l’hôpital régional d’Entag-Nord, dans la commune de Matoto. Les autorités de la transition plaident la thèse de l’accident. Mais cette version est loin de satisfaire les hommes en blouse blanche. Dans une déclaration, la Fédération syndicale professionnelle de la santé dénonce un assassinat : « Il a été lâchement assassiné par des éléments des Forces de défense et de sécurité alors qu’il transportait un blessé. Ce crime a aussi occasionné la mort d’un enfant de six ans. La FSPS exprime sa profonde indignation contre ces violations répétées des droits de l’Homme. Elle condamne les atteintes à la vie des agents de la santé et l’absence d’une quelconque protection à chaque fois que la Guinée fait face à une crise politique ou sociale ».

Les farces de défense ne sont pas à leur premier acte. En 2020, Aldiouma Diallo, ambulancier, avait fait les frais d’une horde d’agents déchaînés à Labé. Il a été tué d’une balle à la poitrine. La FSPS  exige des autorités une enquête pour que le meurtrier d’Alsény Keïta soit « trimbalé en justice et condamné pour ce crime odieux ».

Pas sûr que cette requête aboutisse. Tant les autorités sont promptes à mettre le pied sur les enquêtes quand elles impliquent les farces de l’ordre. Eh, oui !

Yacine Diallo