Le procès du massacre du 28 septembre 2009 a repris ce mardi 28 novembre, au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry. Dans cette phase de comparution de témoins, c’est le général Oumar Sanoh, ancien chef d’état-major général des armées, qui est à la barre. Il fait face aux questions des avocats. 

Face à la défense, le général Sanoh semble ferme, il ne veut pas revenir sur les propos qu’il avait tenus lors des audiences passées. Les avocats insistent pour comprendre ou éclairer certaines parties de ses déclarations. Mais non, le général refuse de répéter. Maître Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba, l’accuse d’avoir induit Moussa Dadis Camara en erreur. « C’est vous qui avez trahi Dadis », assène Maître Yomba « C’est vous qui le dites, je n’ai jamais trahi quelqu’un », répond le témoin général Sanoh. Pour l’avocat, il fait partie de ceux qui ont planifié le massacre et que c’est leur conseil que le capitaine Moussa Dadis a écouté, c’est pourquoi ce dernier est dans le box des accusés aujourd’hui. « Le capitaine Moussa Dadis comptait sur vous, c’est pourquoi, il a coupé un billet d’avion pour venir », répète plusieurs fois l’avocat de Toumba Diakité. A la fin de ses questions, Maître Paul Yomba Kourouma a plaidé pour que le général Oumar Sanoh soit inculpé. 

Maître Thierno Amadou Oury Diallo, avocat de la partie civile, a essentiellement centré ses questions sur l’organisation au sein de l’armée. Notamment les différentes phases de recrutement, l’immatriculation des soldats,  l’avancement en grade, etc. Le témoin général Sanoh répond qu’en temps normal,  le chef d’état-major général des armées est impliqué dans toutes les phases de recrutement dans l’armée. Même s’il existe une structure qui s’occupait de chaque processus. Mais qu’il a constaté que certains avançaient en grade sans qu’il ne soit au courant. Ce qui veut dire implicitement qu’il ne contrôlait rien dans l’armée. « Si les choses marchaient bien, j’allais prendre mes responsabilités. Mais j’étais empêché dans ma fonction par le ministre de la Défense », Général Sékouba Konaté.

Parlant des recrues de Kaléya, le général Oumar Sanoh se veut clair, quand le ministre de la Défense lui a dit que cela ne le concernait pas, il ne s’est plus intéressé. Il soutient mordicus qu’aucun militaire relevant de sa compétence n’est allé au stade. Concernant la gestion des corps de disparus, l’ancien chef d’état-major général des armées nie toute implication. « La dame de la Croix-Rouge m’a appelé. Face à l’urgence, j’ai envoyé 3 camions pour les aider à transporter les blessés », raconte le général Oumar Sanoh. 

Mamadou Adama Diallo