Le 30 décembre, en assemblée générale hebdomadaire, le Rpg arc-en-ciel a lancé des piques aux autorités de la transition, s’en est pris aux leaders poétiques ‘’ proches’’ du Comité national du rassemblement pour le développement.  

Le Rpg arc-en-ciel espère la faim de la transition en décembre 2024, l’installation d’un président civil en janvier 2025, conformément au chronogramme de deux ans conclus avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Aboubacar Demba Dansoko, membre du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel : « Si on se dit être capable de faire la politique, il faudra attendre les élections en 2024. En 2025, un nouveau président dirigera la Guinée. Nous avons enduré, la peine prendra bientôt fin. Le futur président ne sortira pas de ceux qui font semblant de monologuer auprès de la junte. Le peuple de Guinée n’a pas confiance en eux. » Pour Marc Yombouno, membre du bureau politique, « ce sont des politiciens du ventre » qui gravitent autour des autorités de la transition. « Tout pouvoir qui vient, ils s’accommodent pourvu qu’ils trouvent leur pain. Le Rpg arc-en-ciel ne tolérera plus ceux qui baveront sur Alpha Condé. »

Aboubacar Demba Dansoko, espérait que les facilitatrices allaient œuvrer pour la mise en liberté des cadres du Rpg arc-en-ciel, « conformément » à l’arrêt de la Cour de justice de la Cédéao. « C’était une opportunité pour elles qui font semblant de faciliter le dialogue, de dire à leurs mandants, de parler avec les autres groupes. Elles ne l’ont pas fait. » Et d’ajouter : « De l’indépendance à l’avènement d’Alpha Condé au pouvoir en 2010, la Guinée n’a jamais été connectée à un câble sous-marin. En trois ans, Alpha Condé l’a fait, un acte à magnifier. Il s’est battu pour que les Guinéens se connectent, s’ouvrent au monde. Aujourd’hui, ces acquis sont en train d’être remis en cause. Nous n’acceptons pas que des gens qui ne mesurent pas l’importance de l’information et celle de la révolution numérique nous ramènent à la case de départ ». La restriction de l’internet, « c’est du recul. Il faut aussi que la presse montre qu’elle est jalouse de sa liberté. »

« On ne peut pas brûler un dépôt… »

Lansana Komara, membre du bureau politique national du Rpg arc-en-ciel, charge : « Que toute la lumière soit faite sur l’incendie du dépôt d’hydrocarbures à Kaloum. On ne peut pas brûler comme ça un dépôt qui existe depuis très longtemps. Des gens disent que le Rpg au pouvoir aurait dû faire ceci ou cela, mais ce sont des histoires. Ils veulent nous mettre des bâtons dans les roues. Alpha Condé n’est en aucun cas responsable de ce qui arrivé, encore moins le Rpg. » Selon lui, les études et le financement de la délocalisation du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum avaient été bouclés, sous Alpha Condé. « La gestion du dépôt était impeccable. Nous ne souhaitons pas que cette affaire soit un frein à la marche vers les élections. Ce ne sera pas un argument. Nous ne serons pas d’accord avec un glissement du chronogramme. Il faut mettre les bouchées doubles afin qu’il soit strictement respecté.»

Marc Yombouno estime que l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie « n’est plus sûr » pour les bagnards après l’incendie du dépôt d’hydrocarbures. Il réitère la demande de remise en liberté de leurs cadres « injustement incarcérés. Nous ne sommes pas contre la reddition des comptes, nous sommes pour le droit ».

Yaya Doumbouya