Jeudi 7 décembre, à l’hosto de l’amitié Sino-guinéenne de Kipé, un hommage a été rendu à l’art-triste Mama Diabaté, décédée deux jours plus tôt, à 66 ans. Veuve depuis 1993, elle laisse un grand héritage : une fille, quatre garçons, trois albums, plusieurs singles à succès.

À cette cérémonie funèbre, une forte mobilisation, vive émotion, grande tristesse. Au premier rang du symposium, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat, Alpha Soumah, alias Bill de Sam, accompagné de plusieurs cadres de son département. Des art-tristes, la famille de la défunte, ses collègues et collaborateurs, tous venus saluer une dernière fois la mémoire de celle qu’on appelait affectueusement la « Biche du manding ».

 « Icône, source d’inspiration, créatrice, patriote, touche-à-tout », tant de mots qui ont servi à qualifier Mama Diabaté, qui a tant contribué à la promotion de la musique guinéenne en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. Multi-instrumentiste, la Biche du manding était l’une des rares femmes musiciennes du pays à savoir jouer à au moins une dizaine d’instruments musicaux : Bolon, Kora, Doumdoun, Dan, Balafon, Djembé ou encore la Guitare.

Jalon de la nouvelle génération

Mohamed Lacras Sissoko, président de l’Unamgui, Union nationale des artistes et musiciens de Guinée déplore une « perte incommensurable pour la culture guinéenne. C’est une artiste qui n’a jamais cessé de chanter la Guinée et le peuple guinéen. Elle a vendu l’image du pays à travers le monde. Elle est partie à jamais, mais sa mémoire continuera à vivre dans nos cœurs et dans nos pensées. Nous demandons à ses fils d’être courageux, leur maman était une guerrière de la musique guinéenne. Mama Diabaté était une artiste complète, c’est l’une des rares artistes qui savait jouer avec tous les instruments musicaux du pays. Nous exhortons la nouvelle génération de s’en inspirer, car c’est une référence ».

Fille adoptive du président Ahmed Sékou Touré, Mama Diabaté a également bénéficié des prières et bénédictions du PDG-RDA. El Hadj Mamadi Sangaré rend hommage à la dame « à cœur ouvert qui a su entretenir la bonne collaboration avec son entourage et tous les artistes. Nous prions pour que son âme repose en paix ».

Une patriote

Conseiller du ministre, Abdoulaye Diallo a présenté ses condoléances au nom du ministère de la Culture à la famille éplorée et à celle de la culture. Il fait les éloges d’une « grande dame qui a porté haut les valeurs culturelles de la Guinée. C’était une artiste très douée, qui a aimé le peuple de Guinée, qui a chanté et défendu l’unité et la fraternité de tout son cœur. Une patriote qui a aimé ce pays et a posé des jalons pour la nouvelle génération d’artistes et musiciens ». Selon Abdoulaye Diallo, c’est en guise de reconnaissance pour les actions de l’artiste que le ministre Alpha Soumah a dit de ne ménager aucun effort pour soutenir la famille éplorée et accompagner la défunte jusqu’à sa dernière demeure. Il n’y aurait pas eu « de faille dans cette instruction ». Rappelant que le ministre est lui-même artiste, il promet que son chef est conscient des difficultés que traversent les artistes et les problèmes de la culture guinéenne et qu’il resterait à l’écoute des acteurs culturels.

Hadja Aminata Kamissoko et les artistes ont formulé des prières pour le repos de l’âme de l’illustre disparue. Mohamed Lamine Tanaka Camara, fils de la défunte, s’est exprimé au nom de la famille. Il a remercié le public pour l’hommage et les autorités pour l’assistance.

Au terme de cet ultime hommage, la dépouille de Mama Diabaté, a été embarquée dans une ambulance à destination de la sous-préfecture de Banian, préfecture de Faranah, la ville natale de Mama Diabaté. Elle sera inhumée le vendredi 8 décembre.

Abdoulaye Pellel Bah