Les flammes sont toujours en cours au dépôt de carburant en flamme depuis 00h, dans le quartier Coronthie, commune de Kaloum. Les sapeurs-pompiers et agents de protection civile s’activent pour maîtriser le feu. En vain, du moins, pour le moment. De l’autre côté, des activistes de la société civile envoient nourriture, habits et autres matériels, pour venir en aide aux habitants de Kaloum, durement affectés par la déflagration des dépôts. D’autres secours sont annoncés.

Beaucoup de personnes quittent le cœur de Conakry, par peur. « C’est le bruit et les éclats de mon mur qui sont tombés sur moi qui m’ont réveillé. Nous nous sommes tous retrouvés dans la cour, c’était la panique générale. La nuit, nous avons quitté. J’ai dormi à Dixinn chez mon frère », a témoigné Djouldé Barry.

Le Sénégal et le Mali

Peu après le début de l’incendie, les autorités se sont déployées sur les lieux, pour apporter leur soutien aux sapeurs-pompiers et  les victimes. Le ministre de la Sécurité, le général à la retraite, Bachir Diallo, a indiqué que « très rapidement », le Président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, lui a  donné « les instructions de prendre la tête, pour la riposte contre cet incendie ». En sa qualité de ministre de la Sécurité et de la protection civile, il a pris les dispositions, pour venir à bout efficacement contre l’incendie.  « A l’heure où je vous parle plus précisément, l’incendie est contenu. Vous pouvez regarder juste derrière moi, si vous étiez venus ici le matin, vous auriez pu faire la différence. Et c’est l’occasion pour moi de remercier d’abord la protection civile Guinéenne qui a su lutter efficacement contre cet immense incendie. Vous les aviez vu et il faut vraiment les féliciter, c’est exceptionnel, parce que vous connaissez les moyens dont ils disposent. Également, vous le savez comme dans toutes les situations d’incendie, il y a une solidarité internationale qui s’est manifestée. Le Sénégal a embarqué une équipe composée de médecins et de spécialistes en incendie qui arrivent, le Mali également et d’autres pays également sont annoncés. »

Le ministre de la sécurité a indiqué  aussi que pour lutter contre cet incendie, il n’y a pas eu que la protection civile, c’est l’ensemble des forces de défense et de sécurité qui se sont mobilisées. « C’est pourquoi, dès que j’ai reçu l’instruction, j’ai réuni autour de moi le ministre d’Etat, chargé de la Défense nationale,  le chef d’état-major général des armées,  le Haut commandement de la gendarmerie nationale, le Directeur général de la police nationale, le Directeur général de la protection civile et les autres cadres des Forces de défense et la sécurité. » D’ajouter « que les dispositions ont été immédiatement prises. Maintenant, vous savez, en pareille circonstance, les citoyens sont pris de panique. J’invite l’ensemble des citoyens de Kaloum et au-delà, de se tranquilliser et d’observer la discipline pour permettre aux services chargés de lutter contre cet incendie de faire efficacement leur travail. À l’heure où je vous parle, il y a des citoyens qui attendent au niveau du Pont de 8 novembre. Je les invite de rester là-bas, parce que si tout le monde vient à Kaloum, on ne pourra pas lutter efficacement contre l’incendie. Il faut ajouter à cela qu’il y a eu un certain nombre de blessés. Pour le moment, on ne connaît pas le bilan exact. Il y a également des cas de décès. Tous les blessés ont été pris en compte à l’hôpital Donka, à l’hôpital Ignace Deen, au service de santé des Forces armées et à l’hôpital de l’Amitié sino-guinéenne. Les citoyens qui ont perdu leur domicile, vont également être pris en compte. »

Interdiction de vente de carburant

Il est interdit à toutes les essenceries, jusqu’à nouvel ordre, de vendre « le carburant, pour éviter la spéculation. Parce que les gens ont compris qu’il y a eu incendie (du dépôt), il y en a qui viennent avec des bidons pour acheter, soit pour s’approvisionner ou tout simplement pour spéculer. Donc, il est formellement interdit, jusqu’à nouvel ordre, de vendre du carburant. Deuxièmement, il est interdit aux camions citernes de quitter Conakry, jusqu’à nouvel ordre.  Pour le moment, je ne peux pas vous dire le nombre de morts ou de blessés, un communiqué ultérieur viendra donner des informations sur le nombre de morts et blessés », a conclu le ministre Bachir Diallo.

Mamadou Adama Diallo,

Envoyé spécial à Kaloum