Le 12 janvier, le colonel Mamadi Doumbouya a procédé à un grand chambardement  dans les différents cours et tribunaux du bled. Le ministre de la Justice, Garde des Shows a profité de la prise de fonction du nouveau boss de la CRIEF pour asséner ses vérités au pro-crieur spécial près la juridiction.

Dans les cours, tribunaux et justice de paix, les audiences laissent place nette aux prises de fonctions et au laïus pompeux des nouveaux promus. Alphonse Charles Wrong, le ministre de la Justice, en personne a pris sur lui la responsabilité d’interdire à tout juge de prendre une décision en attendant que les différentes juridictions ne finissent d’accueillir les nouveaux arrivants. Il prend le temps d’assister aux différentes prises de fonctions, notamment à Cona-cris, voire voler la vedette aux intéressés. Il l’a fait à la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF, lorsqu’il a assisté à la prise de fonction du nouveau président, Francis Kova Zoumanigui. Alphonse Charles Wrong s’en est vertement pris au parquet spécial près la CIREF qu’il accuse de n’avoir pas fait pour traquer les prédateurs de l’économie guinée-haine : « Monsieur le procureur spécial, combien de fois j’ai été saisi pour vous suspendre. Quand vous faillirez, je ne vous tolérerais pas. Mais tant que vous continuez, vous avez tout mon soutien. La CRIEF n’est pas faite pour une catégorie sociale. Il faut un traitement équitable des dossiers de toutes les personnes qui comparaissent par devant cette juridiction…Mais ici, on voit que des dossiers prennent les escaliers, d’autres les ascenseurs. C’est du deux poids deux mesures. Un comptable poursuivi, l’ordonnateur principal est où ? Où est la cohérence ? Des dossiers introduits le même jour, les uns sortent, où sont passés les autres dossiers ? »

Depuis sa mise en place, la CRIEF a du mal à convaincre le populo que les poursuites qu’elle engage ne sont pas orientées vers des opposants ou vers des dignitaires de l’Alphagouvernance ne filerait pas le même coton avec la junte. Charles Wrong admet volontiers la déception qui s’empare du populo. Il interpelle le pro-rieur spécial, Aly Touré : « Ne faites pas la différence entre ce que le régime d’Alpha Condé a fait et ce que le CNRD est en train de faire. Il faut que le peuple sache que vous travaillez dans la neutralité. Qu’on ne donne pas le sentiment que ce sont seulement les gens du régime d’Alpha Condé qui doivent être poursuivis. Je parle de tous les délinquants financiers, qui qu’ils soient… Dans les jours à venir, tous les DAAF des départements ministériels concernés par les mesures conservatoires devront déposer leurs documents de voyage. On ne peut pas corriger l’opinion en faisant ombrage à la loi. Cela ramènerait à trahir ce que le peuple attend de nous. Beaucoup étaient poursuivis pour des infractions économiques et financières. Comment ils sont sortis de ce pays? »

Aly Touré se sait désormais attendu, scruté même. Il doit désormais se bouger pour obtenir des « résultats ». D’autant plus que son parquet a du mal à prouver les accusations de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et corruption et autres, collées à des leaders politiques gênants et à des proches d’Alpha Grimpeur.

Yacine Diallo