Le 25 janvier à la Bourde du travail à Kaloum, la Confédération nationale des travailleurs de Guinée, CNTG, a fait sienne la lutte pour la liberté de la presse et le respect des droits syndicaux. Elle a annoncé une plainte près des institutions internationales contre le goubernement guinéen, pour « atteinte grave » aux droits syndicaux.

La CNTG et le Syndicat des professionnels de la presse privée de Guinée, SPPG, entendent accentuer la pression sur le goubernement de Nanard Goumou, afin que cessent le bâillonnement  de la presse, la restriction de l’internet. La démarche solidaire syndicale vise aussi à libérer Sékou Jamal Pendessa, le secrétaire gênant du SPPG, qui a été écroué à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie, le 22 janvier. Il est poursuivi par le parquet du tribunal de première instance de Dixinn pour « manifestation non autorisée et publication des données de nature à troubler l’ordre public et la sécurité ». Son procès peine à s’ouvrir, bien que son dossier soit pris en flagrant délire.

La centrale syndicale déclare que la restriction de l’internet « est une atteinte grave » au droit de travail. Il lance « un appel pressant » au mouvement syndical guinéen, aux travailleurs du bled, pour une mobilisation générale en vue d’exiger la libération, sans condition, de Sékou Jamal Pendessa. « La CNTG invite tous les élus syndicaux du sommet à la base à une réunion le mardi 30 janvier 2024, pour une action de soutien et de solidarité forte à l’endroit du SPPG et de son secrétaire général. Elle décide également de saisir, dès aujourd’hui, les institutions africaines et internationales, notamment l’OUSA, la CSI-Afrique, l’OTAO, CSI et l’Organisation internationale du travail, par une plainte contre le Gouvernement guinéen pour atteinte grave aux droits syndicaux sur la personne du secrétaire général du SPPG », annonce Sofie Daniel Kourouma, membre du bureau exécutif de la CNTG.

Sékou Jamal Pendessa a été arrêté le 19 janvier, en marge de la manif avortée dénommée ‘’Déferlement humain sur Conakry’’ le 18 janvier. Ce n’est qu’une « arrestation arbitraire », dénonce la CNTG, estimant que le bled « replonge dans la spirale de la violation des droits des travailleurs dont, le seul crime est de réclamer au gouvernement guinéen le respect de ses engagements annoncés dans le préambule de la Charte de la transition.» Pour la centrale syndicale, « l’heure est grave », la Guinée « s’achemine inexorablement » vers une crise sociale aux conséquences imprévisibles.

Le journaleux Pendessa et « ses compagnons de lutte payent le prix de leur amour pour la Guinée, le prix de leur détermination à défendre la justice et l’égalité pour tous Guinéens et non celle des forts contre les faibles.» Leur « crime » est aussi d’avoir « osé brandir » les aspirations de tout un peuple à la liberté d’expression et au droit à l’information publique.

Pour rappel, le 18 janvier, neuf journaleux avaient été interpellés près de la Maison de la paresse, vingt-neuf autres séquestrés à l’intérieur, par des pandores. Leur dossier a été classé sans fuite le 19 janvier, suivi peu après de l’arrestation du journaleux secrétaire gênant du SPPG par la Brigade de recherche de Kipé.

Yaya Doumbouya