Ce 18 janvier 2024, le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG) a appelé à manifester contre le musellement de la presse privée et la restriction de l’internet, de 9 h à 15 heures dans le Grand-Conakry. 

Mais, la manif est interdite par les autorités de la Transition qui redoutent de troubles à l’ordre public. Mory Condé, le ministre de l’Administration du trottoir et de la décentralisation, estime que le Sppg n’a pas rempli les préalables à une manif de rue et a menacé. « Je rassure le peuple de Guinée, de la détermination du gouvernement, à mettre hors d’état de nuire, ces individus et à poursuivre les auteurs et les commanditaires de tout acte de violence qui surviendrait suite à cet appel à manifester ». 

La manif, dénommée « Déferlement humain sur Conakry », soutenue par des centrales syndicales, des leaders politiques et de la société civile, devait se dérouler dans les ronds-points et carrefours de Cona-cris, de Dubréka et de Coyah. Histoire d’exprimer un ras-le-bol général face au bâillonnement de la presse privée dans le bled. 

Au rond-point Cosa, sur la route Leprince, l’ambiance est à l’accoutumée. Le commerce, les stations-services, les cliniques, les pharmacies, les ateliers de tout genre ont ouvert.

Toutefois, un dispositif de sécurité de quatre pick-up et une canon-à-eau, des flics sont aux aguets. A 10 heures, deux pick-up de bidasses (béret rouge) armés, en provenance d’Enco 5, à contre-sens, traversent le carrefour de Cosa, attirant l’attention de tout le monde. « Je ne connais pas l’importance des manifestations en Guinée. Chaque fois on manifeste, des gens sont tués et rien ne change. Qu’on nous laisse travailler », balance un chauffeur de taxi. 

Jusqu’à midi, les gens vaquaient tranquillement à leurs occupations. 

Yaya Doumbouya