Le procès du massacre du 28 septembre 2009 continue au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum. Lundi 15 janvier, à son troisième jour de comparution, le témoin Oumar Youssouf Touré alias Joli répond toujours aux questions des avocats. Il réitère que ce sont les membres du CNDD, à leur tête Moussa Dadis Camara, qui sont responsables du massacre du 28 septembre 2009. Toutes les préparations seraient faites à sa présence. Il va jusqu’à citer les officiers et sous-officiers de l’armée qui faisaient partie du groupe qui se battait pour le maintien de Dadis au pouvoir par « tous les moyens », y compris par les sciences occultes (magiciens, féticheurs et marabouts). « Les féticheurs avaient dit qu’ils devaient travailler sur les corps humains, pour renforcer son (Dadis) pouvoir. C’est dans ce cadre qu’ils ont lavé le président Dadis Camara avec du sang humain. J’ai dit que le 28 septembre 2009, Moussa Dadis Camara s’était rendu au Marocana où il a fait des rituels », a raconté le témoin.

Les propos Oumar Youssouf Joli Touré ont irrité les avocats de la défense du capitaine Moussa Dadis, de Marcel Guilavogui et du colonel Abdoulaye Shérif Diaby. Ils demandent de le considérer comme étant un malade mental. D’ailleurs, Maître Bomby Mara, avocat du colonel Abdoulaye Shérif Diaby, a demandé au tribunal de commettre un expert, pour connaître l’état mental de Youssouf Touré. Cela, dit-il, au regard des incohérences inédites que celui-ci est en train de dire à la barre depuis le début. Me Mara s’abstient de lui poser des questions.

Le procureur Algassimou Diallo a catégoriquement réfuté la thèse des avocats de la défense, parce qu’il estime que jusqu’à présent, le témoin Joli Touré n’a démontré aucun signe de démence. Et qu’il est cohérent dans ses propos depuis le début.

Maître Alpha Amadou DS Bah, avocat de la partie civile, parle de panique chez les avocats de la défense. « Monsieur le président, de notre point de vu, Monsieur Touré n’a manifesté aucun trouble ici. Il n’a insulté personne, il ne s’est pas trompé des différentes portes, pour accéder à cette salle », a déclaré l’avocat Me DS Bah.

Finalement, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a rejeté la demande de Maître Bomby Mara et a ordonné la poursuite des débats. 

Ibn Adama