Humaniste, défenseur des droits des enfants, Ibrahima Saikou Diallo alias CIA ou encore Kaou Palaga, fondateur de l’ONG « Aide aux Enfants Déshérités de Guinée » est décédé le mardi, 16 janvier 2024. Deux mois après le décès de cet homme au grand cœur, les enfants et les responsables de l’orphelinat sont nostalgiques, tant le vide qu’il a laissé est grand et difficile à combler.

Les cœurs des déshérités dont Ibrahima Saïkou Diallo a contribué à insérer dans la société saignent encore. Ces collaborateurs gardent de bons souvenirs de lui, à cause de son engagement en faveur du bien-être des enfants. Selon Mamadou Mouctar Baldé, vice-président de l’ONG, CIA a créé le centre dans le cadre strictement humanitaire. Parce que tout a débuté il y a plus de 10 ans, lorsqu’un enfant a pris le reste de la nourriture de CIA  dans une gargote à Bambéto. « Très choqué de voir cet enfant abandonné, poireauté dans la rue en train de chercher de quoi à manger, il a décidé de le récupérer et l’envoyer chez lui pour lui apprendre le métier de tapisserie. C’est comme cela, il a récupéré beaucoup d’enfants de la rue. Pour se protéger, CIA a pris l’initiative d’enregistrer les enfants et les adopter légalement auprès des autorités compétentes. Ainsi, naît le centre Aide aux enfants déshérités de Guinée », a expliqué le vice-président. Selon lui, Ibrahima Saikou Diallo a toujours eu pour objectif sortir les enfants de la pauvreté, de la mendicité, bref de la souffrance. Son combat a été de rendre ces enfants heureux, il trouvait du bonheur quand il les voyait en bonne santé, qui vont à l’école et émancipés. « Aujourd’hui, nous sentons beaucoup son absence. Parce que c’est lui qui était l’homme à tout faire de l’ONG. C’est lui qui s’occupait des enfants, il les envoyait à l’école et y allait les chercher. Il était tout le temps à la recherche des partenaires pour l’aider à nourrir, habiller et loger ces démunis. C’est pourquoi, il nous manque beaucoup, je peux dire qu’il manque à toute la Guinée. Ce qu’il faisait pour les enfants est énorme. Nous ne pouvons pas dire qu’il est le seul à pouvoir faire cela, mais il a laissé une empreinte indélébile dans sa volonté de sortir les enfants de la pauvreté ». 

Mamadou Safayou Barry, l’un des encadreurs dans le Centre se souvient d’un homme gentil, généreux, humaniste. « Ibrahima Saikou ne voyait jamais un nécessiteux sans lui apporter son aide. Un jour, nous étions assis à Hamdallaye. Un monsieur est venu nous demander le transport pour aller à la Cimenterie. CIA a pris  la seule somme qu’il avait obtenue à crédit, 50 000 fg, pour donner à l’inconnu. C’est pour dire combien de fois, il était généreux et veut le bonheur pour tous ».

Amadou Saikou, orphelin, est venu dans le centre il y a 5 ans. Selon lui, c’est le stress, le souci de leur bien-être qui a emporté CIA. « Il n’était pas tranquille, il courait de gauche à droite, pour nous inscrire à l’école, envoyer d’autres à apprendre des métiers, régulariser nos documents. Il n’avait pas le temps de se reposer. CIA, c’est notre papa, il s’occupait de tout, il n’aimait pas nous voir dans la détresse, il se battait pour surmonter nos difficultés. Il nous manque beaucoup. Que son âme repose en paix ! »

Les responsables et les enfants de l’ONG Aide aux Enfants déshérités de Guinée demandent à l’Etat et aux bonnes volontés de leur venir en aide, pour leur trouver où habiter, sans être emmerdés par le prix de loyer.

Mamadou Adama Diallo