Accusés d’exclure certaines fédérations dans la mise en place du patronat unifié guinéen, les responsables de la Confédération générale des entreprises de Guinée, CGE-Gui, ont cru bon de s’expliquer. 

L’assemblée générale de la CGE-GUI se profile à l’horizon. Mais elle ne se passe pas sans anicroches. Comme à l’accoutumée, des bisbilles sont constatés avant même que les nouveaux dirigeants ne soient connus. Un groupe de patrons d’entreprises accusent le boss par intérim de la CGE-GUI, Ansoumane Kaba dit Guiters et son clan de chercher à les écarter. Le 17 avril, lors d’une conf de stress, des membres de la CGE-GUI ont bavardé sur cette assemblée générale du 20 avril et sur la fronde des fédérations contestataires. 

Selon la secrétaire gênante de la CGE-GUI, Maria Diané, il n’y a eu aucune exclusion dans leur démarche. Elle justifie la mise à l’écart des fédérations patronnales par ce qu’elle appelle le désordre qui y règne : « A l’image de la pluralité des patronats qui existaient, on était confronté à une pluralité de fédérations socioprofessionnelles. A chaque fois qu’on invitait un président d’une fédération, on se retrouvait avec 4 à 5 présidents. On n’arrive pas à trouver un interlocuteur fiable. Notre mission, dès après cette assemblée générale, c’est d’unifier les fédérations où règne aujourd’hui un désordre total. Il faut que chaque secteur ait un représentant». Maria Diané explique que la CGE-GUI privilégie les chefs d’entreprise qui ont un gros chiffre d’affaires : « Ce sont ces grands patrons là qui composent le conseil exécutif du patronat unifié». David Touré, secrétaire gênant adjoint de la CGE-GUI d’ajouter : « Nous voulons un patron inclusif, mais sur des bases claires. Nous voulons un patronat qui appartient à tous les entrepreneurs qui sont dans les normes.»

Pour ce qui est des accusations selon lesquelles la CGE-GUI s’est tailléé des statuts, un règlement intérieur et un code d’éthique, sans associer les fédérations, Maria Diané dément : « Une commission ad-hoc a été mise en place pour rédiger ces textes. Elle a contacté un cabinet qui l’a aidé à faire le travail. Ces trois textes ont été révisés par les membres du exécutif de la CGE-GUI avant qu’ils ne soient validés. Des PV certifiés par un huissier de justice existent.»

Lamine Souaré, prési de la commission d’organisation appelle les frondeurs à rejoindre la dynamique : « On n’est pas en crise, il n’y a pas d’exclusion. Nous invitons tous les patrons des entreprises représentatives à nous rejoindre pour un patronat fort.» Pas sûr que cet appel tombent dans de bonnes oreilles. Les frondeurs sont plutôt décidés à empêcher l’assemblée générale du 20 avril.

Yacine Diallo