A Taouyah, dans la commune de Ratoma, une manifestation anti délestages électriques fait un mort, un jeune collégien, par balle. Electrique est la tension dans le quartier.

Une nouvelle victime sous l’ère CNRD : Moussa Soumah, 14 ans, élève en 9e année, tué dans la soirée du 22 avril au secteur Farba sur la Corniche-Nord. Le drame s’est produit à l’occasion d’une manifestation de jeunes du quartier protestant contre l’absence du courant électrique dans le quartier depuis près d’un mois. Les manifestants exigent le remplacement du transformateur qui ne tient plus. Ils ont barricadé la route, renversé les poubelles sur la chaussée. On a assisté à des échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre la nuit du lundi et une bonne partie de la journée du mardi.  

Sa mère, Fatoumata Damba, explique que son enfant a reçu la balle non  loin de leur concession : «Je l’ai réveillé pour le dîner. Il apprend que les jeunes manifestent pour le retour du courant, il sort, on lui tire dessus.» Elle accuse un gendarme : « C’est un certain Rougeau de l’escadron mobile n°2 de Hamdallaye qui a tiré sur Moussa.»

Le 23 avril, la tension était encore à son comble, le chef de quartier de Taouyah a tenté de calmer la situation. Ousmane Bangoura dit avoir contacté le Premier ministre, Bah Oury : «Il m’a assuré que le colonel Balla Samoura est informé. Celui-ci est en train des dispositions pour calmer le mouvement.» Mais il dénonce le fait que les forces de l’ordre s’introduisent dans les quartiers : « Les agents ne peuvent poursuivre les jeunes jusque dans leurs concessions. L’enfant tué n’était même pas manifestant. Il était avec son père.» Moussa Soumah est le fils d’un officier supérieur de l’armée guinéenne. « Celui qui a tué Moussa doit répondre de ses actes. Tant que justice n’est pas rendue pour le jeune, Taouyah et Hamdallaye seront chauds», enrage un jeune.

Un autre décès à la Cimenterie

La même journée du 22 avril, les forces de l’ordre affrontaient un groupe de jeunes entre la Transversale n°8 et la Cimenterie. Là aussi, on réclame le courant. Les échauffourées ont fait un mort, le jeune, Amadou Sara Bah, 20 ans, percuté par un véhicule de la police. Mardi 24 avril, après son enterrement, des jeunes ont barricadé la route, affronté les forces de l’ordre.

Yacine Diallo