Ce 1er mars, il a présenté les résultats provisoires de cet enrôlement devant certains fondateurs des universités privées et les recteurs des universités publiques. Le recensement porte sur les universités publiques et privées de Conakry uniquement, et ne compte pas les étudiants orientés cette année. L’objectif dit le ministre Yéro Ta-Baldé, c’est de maitriser les effectifs. « Avant le recensement, on parlait d’environ 110 000 étudiants au total, c’était une estimation, personne ne pouvait le démontrer, il n’y avait pas de chiffre officiel ». Au-delà de la maitrise des chiffres, le ministre vise également une reforme du système éducatif surtout pédagogique, « combien d’étudiants dans une salle de physique par exemple, quel équipement, combien de formateurs et quel type d’encadrement ? ». De préciser que la biométrie permettra à l’Etat désormais de savoir où va l’argent qu’il donne aux institutions.

Les chiffres

Le chef du projet, Oumar Doumbouya a pris la parole pour mettre les points sur les I. Au total, huit universités publiques et 32 universités privées ont été sillonnées. Dans les universités privées, l’enrôlement s’est fait sur la base des contrats signés avec l’Etat, dans les universités  publiques c’est sur la base des effectifs annoncés par les recteurs. Dans les huit Universités publiques de la zone de Conakry, sur un total de 33 534 étudiants annoncé au ministère, seulement 19 572 ont été recensés, soit un écart de 13 962 personnes ( enivron 42 %). Par exemple, à l’Université Galère Abdel Nasser de Conakry, sur 10 109 annoncés, seulement 7 763 ont été recensés, l’écart est de 2 346 âmes. A l’université de Sonfonia, 17 030 annoncés, c’est 8 543 qui ont été enrôlés, l’écart est de 8 487 étudiants. A l’ISSEG, 2 814 annoncés au ministère, c’est 1 417 seulement ont été enrôlés pour 1 397 fictifs. Ajoutez cinq autres universités, le total annoncé fait 33 534, c’est 19 572 qui ont été recensés soit un écart de 13 962 étudiants qui ne se sont jamais présentés devant la commission d’enrôlement. Où sont-ils ?

Des universités privées qui foisonnent, les 32  de Conakry sillonnées ont révélé la même chose. Beaucoup de fictifs. Là encore, prenons seulement quelques exemples : Université Kofi Annan de Guinée, sur 9 063 étudiants annoncés, seulement 3 413 ont été recensés soit un écart de 5 650 étudiants. A l’UNC, Université Nongo Conakry, 8 899 étudiants ont été annoncés, seulement 3 089 ont été recensés pour un écart de 5 810 fictifs. Ajoutez les autres, le total annoncé fait 52 051 étudiants, 19 075 seulement ont été enrôlés, un écart de 31 400 fictifs. Le total du total provisoire, donc les ‘’totos’’ feront 85 585 annoncés pour 38 647 enrôlés soit un écart de 46 938 étudiants fictifs décelés (près de 55 %).

Bien que provisoire, le ministre Yéro Ta-Baldé estime que le nombre de fictifs atteindrait au moins le chiffre de 40 000. Ce qui est « énorme ». L’argent récupéré à travers ce nettoyage numérique servira à construire des infrastructures universitaires dignes, former le personnel d’encadrement, renouveler le personnel vieillissant des enseignants de rang magistral, a promis M. Baldé. Du personnel d’encadrement et des enseignants, 1 277 ont été recensé. Cependant, certains cas n’ont pas été pris en compte : personnes dont le PV n’existe pas dans la base 745 ont été mises à l’écart, PV existant sous un autre nom 86, sept doublons, deux anomalies sur diplôme et 71 cas de faux diplômes. Notez que ce recensement concerne seulement les universités de la zone de Conakry. Dans les jours à venir, l’opération va s’étendre à l’intérieur.

Seul hic, aucune sanction, ni début d’enquète n’a été annoncée pour identifier et punir ceux qui se sont beurrés et sucrés sur le dos du contribuable guinéen pendant des années.