En tournée en Moyenne-Guinéenne dans le cadre du lancement des travaux de l’ANIES (Agence nationale pour l’insertion économique et sociale), le PM a levé ce 20 novembre, un coin du voile sur les assassinats des jeunes lors des mouvements politiques organisés ces derniers temps à Cona-crime. Comme l’a déjà fait Alpha Grimpeur notamment à N’zérékoré, le Cas-Sorry semble tacitement laver la flicaille de tout soupçon à propos de meurtres des manifestants. S’il admet volontiers que cette barbarie vise essentiellement les enfants d’une seule communauté, le Premier des ministres indique que « dix des onze jeunes tués le 14 octobre et les jours qui ont suivi, ont été abattus de dos et à moins d’un mètre de leurs bourreaux ». Une façon de clore déjà ‘’le semblant d’enquêtes’’ que l’Alphagouvernance avait annoncé ?

Au FNDC, on estime que le Cas-Sorry qui, dit-on, est au Foutah dans un cadre purement « social », a raté totalement sa communication : « On a l’impression que nous ne sommes plus dans une république. La Guinée est gérée par un groupuscule de personnes qui essaient d’imposer leur désir aux peuples de Guinée. On sait qu’il n’y a pas d’enquêtes, qu’il n’y a pas d’autopsies dans ce pays. Cette sortie du premier ministre est à l’image de ce qu’a fait son Président à Nzérékoré. Ils donnent déjà les résultats des autopsies, on ne peut pas imaginer la gravité de cette situation. Nous voyons combien de fois notre justice n’est pas indépendante. Vous voyez des mensonges d’Etat de ces personnalités qui disent des contre-vérités » déclare Abdoulaye Oumou Sow, membre de la Cellule de com du FNDC.

Comme plusieurs membres des familles de victimes, Abdoulaye Oumou est persuadé que les farces de sécurité sont impliquées dans les meurtres des manifestants : « Ces jeunes qui ont été tués, on a vu les images, on sait comment les balles les ont transpercés. Quand il dit que les jeunes ont été tués de dos et qu’il affirme en même temps qu’il y a un ciblage ethnique, nous estimons que nous avons atteint le comble. Nous avons dépassé le stade de l’oppression, nous sommes maintenant broyé par l’Etat. Ce qui se passe aujourd’hui est honteux et humiliant. Nous constatons que les autopsies sont déjà préparées par le gouvernement, les assassinats aussi ».

Yacine Diallo