Au lendemain d’une manif sur les campus publics à Cona-cris, l’Union nationale des élèves et étudiants patriotes de Guinée, s’est fendue d’une déclaration à la maison de la presse, le 22 septembre. Le but, réitérer sa détermination et son engagement contre le coût élevé du transport en Guinée. Leur slogan : « 1 500 Gnf, c’est bon.» L’UNEEP, accompagnée dans sa démarche par plusieurs autres mouvements d’élèves et d’étudiants, a affirmé que le mot d’ordre de manif demeurera si toutefois le goubernement ne revoit pas le coût du transport à la baisse. Selon le mouvement, tous les Guinéens souffrent «énormément» de cette cherté du transport, surtout «élèves et étudiants qui ne comptent que sur le soutien financier de leurs parents qui tirent le diable par la queue.» Pour eux, la bourse de 110 000 francs guinéens d’entretien que l’Etat leur octroie à la fin de chaque mois est dérisoire. Elle ne peut combler leur besoin, notamment pour l’achat de documents et le transport. L’UNEEP avoue ne pas comprendre pourquoi les lieux de culte, les marchés, les salles de classes pouvant contenir des centaines personnes fonctionnent, alors que le coût du transport reste doublé au nom de la lutte contre le coronavirus.

Le 24 juin, l’Union nationale des élèves et étudiants patriotes de Guinée avait adressé un mémo au goubernement, sans succès. Selon Kabinet Keita, membre du mouvement, le transport est devenu une exaspération générale. C’est pourquoi nous avons préparé soigneusement la manifestation. Le gouvernement a annoncé qu’il se prononcera le soir du 22 sur ce qui s’est passé le 21. Nous attendons cela vivement. Pour le moment, le mot d’ordre reste que les étudiants se préparent à la mobilisation si jamais le gouvernement n’allège pas les mesures concernant le secteur du transport. Qu’ils se tiennent prêts !» À l’en croire, élèves et étudiants guinéens n’ont jamais éprouvé une situation aussi difficile que  celle-là. Et au prési de l’UNEEP, Lanciné Konaté, de temporiser: «Nous demandons aux autorités en charge de transport et à l’Etat de bien vouloir prendre en compte les revendications des étudiants en allégeant le transport. Nous invitons les élèves et les étudiants de toujours garder le caractère pacifique et civique dans toutes les revendications, en privilégiant le dialogue entre syndicat et autorités.»

En outre, l’UNEEP se veut défenseur de la cause estudiantine. Ils recommandent «vivement» l’amélioration des conditions de vie des étudiants «qui constituent l’avenir de notre pays.» Ils exigent que les universités soient équipées et dotées en moyen de locomotion pour étudiants.

Dans la matinée du 21 septembre, les étudiants de l’Université Gamal Abdel Nasser et leurs camarades de l’Université général Lansana Conté de Sonfonia, ont manifesté contre la cherté du transport. Ils ont défilé sur les campus, munis de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «1 500 c’est bon, nous n’avons pas de tuteurs ! » «Le transport est trop, ayez pitié de nous !» ou encore «Diminuez le transport !» Bilan : cinq étudiants arrêtés, mais remis en liberté quelques heures plus tard. On a enregistré aussi des blessés légers.

Yaya Doumbouya