Le déficit de démocratie a poussé la Guinée à réserver les médias d’Etat au Président de la République, aux membres du gouvernement, militants jaunes et alliés. Avec la campagne électorale, les opposants ont l’occasion d’y passer aussi. Ils comptent bien en profiter.

Si le Prési Alpha Grimpeur n’a pas lancé la campagne, la loi dit qu’il faut 30 jours de campagne, celle-ci s’arrête 24 heures avant le scrutin. Ce qui indique que nous sommes pile dedans. Alors Bouya Konaté, président du parti UDIR, Union pour la Défense des Intérêts Républicains fait déjà du porte-à-porte en attendant son passage à la RTG, pour vendre son programme de société : «L’accès aux médias d’Etat est une aubaine. Ils sont à la disposition des citoyens normalement. Ils donnent plus de visibilité au chef de l’Etat, mais c’est de la concurrence déloyale. Nous comptons profiter de cette opportunité, le secteur public nous appartient, même s’il est politisé. Si le candidat de l’UDIR est élu, notre première action sera la dépolitisation de l’administration. A part les ministres, tous les autres seront des commis de l’Etat».

Sieur Konaté compte bien faire campagne sur l’éducation, la santé, les infrastructures… «Nous voulons rendre le secteur éducatif attrayant, former les formateurs, accorder des primes d’éloignement aux enseignants et prendre en charge le logement, construire quatre grandes écoles d’excellence pour la jeune fille. La santé, nous avons d’éminents médecins mais on n’a pas le matériel de pointe. Nous allons les former périodiquement et les équiper, construire trois CHU dans les régions naturelles pour diminuer les évacuations sur Conakry».

Le candidat Konaté promet également des infrastructures routières et ferroviaires à Conakry et en régions où se développe l’agriculture, pour favoriser l’autosuffisance alimentaire. Et aussi lutter contre la corruption. Il admet que l’adversaire le plus redoutable reste celui du RPG, président sortant, mais il estime que les Guinéens se sont réveillés, ils savent ce qu’ils veulent et voteront utile.

Tély Diallo