Ce 24 janvier, Mamadou Billo Bah, le responsable des antennes et de la mobilisation du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), déféré devant le parquet du TPI de Dixinn, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale de Coronthie. Il y retrouve ses camarades, Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national et responsable des opérations du FNDC. Selon une source proche du dossier, l’activiste ne s’est pas prêté aux questions da la juridiction d’instruction de Dixinn. Il ne n’avait non plus répondu à ceux de la gendarmerie. L’activiste est reproché notamment de «participation délictueuse à un attroupement interdit, de trouble à l’ordre public». Arrêté le 21 janvier à Tombolia (haute banlieue de Conakry), Billo Bah a passé le weekend à la Direction centrale des investigations judicaires de la gendarmerie nationale à Kaloum. «Souffrant», il n’a pu être entendu là, le 23 janvier.

Me Salifou Béavogui, avocat de Mamadou Billo Bah : «Mamadou Billo Bah a été placé sous mandat de dépôt par le doyen des juges d’instruction de Dixinn. Malgré son état de santé très difficile, nécessitant une hospitalisation, il a été immédiatement conduit à la Maison centrale de Coronthie. Nous prenons acte de l’ordonnance de placement sous mandat de dépôt de notre client par le doyen des juges d’instruction. Mais, nous ne laisserons pas faire. Nous allons nous battre de toutes nos forces pour assurer sa défense, conformément à la loi parce que pour nous, c’est un innocent amené en prison ».

Le 23 janvier, Me Salifou Béavogui a exigé l’ouverture d’une enquête sur les circonstances autour de l’arrestation de Mamadou Billo Bah qui, aurait subi des coups de bottes par les agents qui l’ont interpellé.

Un responsable du FNDC, sous l’anonymat, accuse le Conseil national du rassemblement pour le développement (CNRD) de confisquer les libertés. «Il est en train de piétiner la démocratie, n’empêche que nous nous battions pour qu’il y ait une vraie démocratie en Guinée. On reproche à notre camarade d’organiser des manifestations interdites. Il a été violenté et devait faire l’objet d’hospitalisation à Ignace-Deen. A notre fort étonnement, il a été conduit à la Brigade de recherche et d’investigation (BRI) de Kipé », dénonce-t-il.

Malgré tout, poursuit-il, le FNDC ne rendra pas les armes. Il appelle à la mobilisation afin de prendre des décisions par rapport à la «détention illégale» de leurs camarades. «Nous allons mener des actions afin que le retour à l’ordre constitutionnel soit effectif. C’est notre vocation, nous n’allons jamais reculer.»

Yaya Doumbouya