« Ceux qui font croire au peuple de Guinée qu’Alpha Condé est un vieux, ils n’ont rien compris, le Président Alpha Condé tient toujours sa forme, certes il est très âgé dans les documents, mais très solide en nature: ses cheveux blancs se comptent au bout du doigt et son bilan médical ne pose aucune difficulté. D’ailleurs il est politiquement mûr. Son retour au pouvoir ne surprendra guère. »

Vous avez dit la plus cinglante claque d’Abdou Girafe, l’ancien Président du Sénégal au peuple de Guinée en 2023, du haut de sa retraite dorée de Secrétaire général de la Francophonie. Apparemment, cet apôtre de Rosa Luxemburg n’en démord pas, il continue de croire dur comme fer que l’on ne peut se développer qu’au détriment du voisin. Qu’il faut bousculer, grignoter, coincer, étouffer, étourdir, neutraliser pour assurer tout développement endogène digne de nom. A leur temps, Senghor, Houphouët et les hommes du sérail ont usé de cette corde pour maintenir vaille que vaille le Responsable Suprême de la Révolution au pouvoir. En dépit de toutes les apparences, de toutes les cacophonies de la diplomatie sous régionale de l’époque.

Le poulain du Président Senghor, Abdou Diouf, atterri au siège de la Francopholie à Paris, a grandement contribué à parachuter Alpha Condé à Sékhoutouréya. Sachant parfaitement qu’un pays dirigé par celui-là est fichu à jamais. En 2010, M. Diouf aura été parmi ceux qui ont fait des mains et des pieds pour placer le pseudo-sorbonnard au-dessus de nos têtes. Au mépris de la logique, de l’arithmétique, du bon sens, de la morale, de la justice et que sais-je encore ! Le Secrétaire général de la Francophonie, le même Abdou Diouf, téléphonait aux roitelets africains  pour plaider la cause de son protégé de Grimpeur. Il a usé du même téléphone pour intoxiquer la classe politique guinée-haine et amener plus d’un candidat, plus d’un « concurrent » à se ranger derrière Alpha Condé. Il a acquiescé  au recel des ordinateurs « volés » de la CENI de Conakry à se faire  ré paramétrer à Paris. Il  poussera le bouchon plus loin encore en jouant les médiateurs entre « le premier Président démocratiquement élu » de la Guinée fière et jeune et ses créanciers « post-électoraux.» à l’appétit débordant. Ces magouilleurs attitrés, déguisés en démocrates expérimentés, avaient négocié l’après scrutin. Aussi, la campagne électorale s’est-elle soldée par la vente à tempérament du fauteuil présidentiel. Les négociations ont tourné autour des échéances de paiement. Tout le reste était acquis.

Foulés au pied les engagements, ces échéances n’avaient de choix que celui de s’accumuler. Le patron des Francophones s’est vu obligé de faire le voyage de Conakry pour prier Alpha d’accélérer le processus de remboursement de son honorable dette salvatrice. Surtout que la qualité de la nouvelle gouvernance permettait amplement de remettre les créances, sans remords, «aux frais de la Princesse.» Rien n’y a fait. Le Grimpeur s’en acquittera au compte-gouttes, juste pour tenir le créancier en laisse. Sait-on jamais !

Aujourd’hui que l’ex de Sékhoutouréya se la coule douce à Istanbul, Abdou Diouf, tel un troubadour, le proclame jeune, peu grisonnant, débordant d’énergie, dans l’espoir de le voir retourner au pays fatal, sur la plainte des pieds, pour récupérer son fauteuil vénal, illégal, illégitime et immérité. Les Guinéens n’ont pas pour habitude de comprendre à temps les méandres de la politique. Cette fois-ci, le choix est plus que restreint : se ressaisir ou périr. En tout cas, la gifle promet d’être mortelle.

Diallo Souleymane