Le 25 janvier, le journaliste-écrivain, Ibrahima Barry, a dédicacé son troisième livre au Centre d’innovation et de recherche pour le développement, CIRD. « Transitions politiques et ethnostratégie en Guinée » est un plaidoyer en faveur de l’unité nationale et de la bonne gestion des ressources.

Il fait partie des journaleux guinéens témoins des différents régimes politiques et de leurs tumultes. Ibrahima Barry décide de s’atteler à l’écriture, pour relater les péripéties par lesquelles les régimes qui ont géré les destinées de la République, de l’indépendance à nos jours, ont fait passer la Guinée. Il a sorti son 3e livre « Transitions politiques et ethnostratégie en Guinée ». Un ouvrage de 114 pages, morcelé en 6 grands chapitres. Il traite respectivement de Sékou Touré, des faits marquants de la première République, de l’option soviétique… ; de la venue au pouvoir de Lansana Conté en 1984, des tentatives de ‘’déstabilisation’’ qu’il a subies ; de la parenthèse Moussa Dadis Camara et de ses manigances pour conserver le pouvoir, du massacre du 28 septembre 2009 ; des 11 ans de règne d’Alpha Condé ; du coup d’Etat du 5 septembre 2021, de la situation des Peuls en Guinée.

L’auteur déclare que la publication de son ouvrage est motivée par la volonté de susciter le débat au sein de la société guinéenne autour des manœuvres politico-ethniques que les pouvoirs publics utilisent à chaque Transition : « Ce livre est la synthèse de tous les systèmes politiques qui se sont succédé en Guinée. Il traite des fondamentaux politiques du pays. Il est destiné à provoquer un débat approfondi à propos de l’histoire politique de notre pays ». De l’indépendance en 1958 à nos jours, chaque régime a tiré les ficelles pour opposer les composantes ethniques, les unes contre les autres, afin de se maintenir aussi longtemps que possible, au grand dam du développement du pays. Transitions politiques et ethnostratégie en Guinée retrace succinctement les faits et gestes de ces pouvoirs : « Nous avons essayé de mettre dans ce livre, chronologiquement, tout ce que chaque régime a fait de bon et de moyen bon. Nous avons essayé de voir si nous pouvons tirer une sonnette d’alarme, attirer l’attention de nos gouvernants sur certaines choses qui ont contribué à freiner le développement de ce pays. Parmi les éléments diagnostiqués à travers les systèmes politiques, on a remarqué que l’éthnostratégie joue un rôle aussi nocif que la corruption et la gabegie financière. On a jugé nécessaire d’attirer l’attention de ceux qui nous gouvernent sur ce problème, parce que pour lutter contre un mal, il faut commencer par le dénoncer ».

Dans cette ‘’synthèse’’, l’auteur suggère des pistes de solutions qui permettront de venir à bout de l’ethnostratégie : « Toutes les ethnies ont des ambitions, de la capacité de travail, de la nuisance politique, mais elles peuvent réussir à bâtir le pays s’il y a une unité réelle. Il faut juste privilégier les compétences, quelles qu’elles soient ». Il propose également d’éliminer les Coordinations régionales qui, selon lui, constituent plus un vecteur de division que d’unité : « Le Président Lansana Conté avait refusé de travailler avec elles », souligne El Hadj Ibrahima Barry, qui prépare déjà la publication d’un 4e bouquin.

Yacine Diallo