La Cour d’appel de Cona-cris a rendu sa décision dans l’affaire El Hadj Amadou Barry ce jeudi 28 mars. Elle réduit pratiquement de moitié la peine infligée à l’imam en première instance.

El Hadj Amadou Barry est fixé sur son sort par la Cour d’appel de Cona-cris. Celle-ci infirme partiellement le jugement 046 du 3 mai 2023 qui condamnait l’accusé à 15 ans d’emprisonnement et au paiement de 100 millions de francs glissants. Elle le condamne à 8 ans de prison. El Hadj Amadou Barry n’aura cependant pas de dommages et intérêts à payer à la partie civile. Cela est dû au fait que cette dernière a purement et simplement désisté de son action civile : « Je suis parvenu à avoir la lettre de désistement de ma cliente. Cela met fin à notre aventure dans ce dossier », déclare Me Lazare Gbillimou, l’avocat de la partie civile avant que la Cour ne rende sa décision. Lui-même espérait que le désistement entraînerait une réduction de peine beaucoup plus conséquente : « Je ne m’attendais pas à une telle peine pour lui puisqu’il a reconnu les faits. Mais je ne suis pas son avocat, je ne peux pas mieux apprécier la condamnation pénale. J’ai reçu mandat de désister de l’action civile et la Cour a tenu compte de cela. El Hadj Amadou Barry n’est pas condamné à verser des dommages. La Cour s’est prononcée sur la demande du parquet. Il faut peut-être se réjouir, en attendant de faire le recours qu’il faut. »

Après avoir reconnu les relations sexuelles avec la victime, Djénè Kaba, El Hadj Amadou Barry avait demandé à la Cour de lui accorder la liberté, afin qu’il puisse s’occuper de sa famille, notamment de l’enfant issu de ce contact sexuel. Selon l’avocat de la partie civile, les parents de l’accusé ont déjà fait les premiers pas : « Ils ont pris contact avec la famille de la victime, ils se parlent désormais. Mais l’essentiel, c’est qu’il a reconnu. La prochaine étape, c’est la déclaration de naissance et la fabrication de son acte de naissance », explique Me Lazare Gbillimou.

Fin 2021, l’info selon laquelle un imam a violé une mineure dans une mosquée à Yimbayah se propage à Cona-cris comme une trainée de poudre. Le mis en cause, El Hadj Amadou Barry, nie tout. Il accuse Djénè Kaba, la victime et sa mère d’être à la solde d’un groupe de personnes qui cherchent à l’évincer de la mosquée. Mais il a été interpellé, jugé et condamné par le tribunal de Mafanco à 15 ans de réclusion criminelle pour viol sur mineure.

Yacine Diallo