Après 18 mois de procès marqué par l’interrogatoire des accusés, le défilé des victimes et  des témoins à la barre pour expliquer ce qu’ils ont vu et vécu le jour du massacre du 28 septembre 2009, suivies des confrontations, le président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara, a clos les débats ce mardi 23 avril. Il a fixé le début des réquisitions et des plaidoiries au 13 mai prochain.  Mais avant, le magistrat a rejeté une demande de transport judiciaire soumise par les avocats de la partie civile et le parquet. Malgré tout, tout le monde semble se réjouir de l’annonce des réquisitions et plaidoiries.

« Vous avez remarqué que  les accusés ont opté pour la négation, ils n’ont pas bougé. Nous allons en tirer les conséquences lors des plaidoiries qui vont être présentées », prévient Me Sâa Dissi Millimouno (partie civile). Toutefois, l’avocat estime que le transport judiciaire était essentiel dans un procès d’une telle envergure. « Je pense qu’il était nécessaire quand-même que le tribunal se déplace pour aller visiter certains lieux, y compris celui du crime, c’est-à-dire le Stade du 28-Septembre. Il est évident qu’il y a plusieurs endroits qui sont cités dans le dossier comme abritant des fosses communes. Je pense qu’il était nécessaire d’effectuer le déplacement sur ces différents lieux. Le cas le plus remarquable est que lors des différents passages, au moins un témoin a déclaré avoir vu  un lieu au cimetière Kameroun semblable à une fosse commune ».

Me Pépé Antoine Lama, un des avocats de la défense, accueille également la fin des débats avec une grande satisfaction. En un an de procès, personne n’a pu prouver la responsabilité pénale du capitaine Moussa Dadis Camara dans les faits poursuivis, soutient-il : « A l’ouverture de ces débats, la partie civile et le ministère public nous ont promis des déballages, d’apporter des preuves, de faire des démonstrations pour souligner que le capitaine Moussa Dadis était effectivement le complice des faits poursuivis. Pendant près de deux ans, on ne nous a opposés aucune preuve qui justifie son renvoi devant cette juridiction. Pendant près de deux ans, on n’a pu convaincre le tribunal de ce siège d’entrer en condamnation contre le capitaine Moussa Dadis Camara ».  

Pendant la phase des réquisitions et des plaidoiries, Me Lama promet de contrecarrer ce qu’il appelle des fallacieuses accusations et allégations faites contre l’ancien putschiste. Ajoutant que c’est cette phase sacrée que lui et ses pairs attendaient pour démontrer que leur client est innocent. « Nous osons espérer qu’à l’issue de cette étape, le tribunal ne tardera pas à élargir le capitaine Moussa Dadis Camara ». La bataille s’annonce rude.

Mamadou Adama Diallo